L'épouse et la fille du Omda de Aïn Draham prises en otages puis libérées La région de Tabarka et Ain Draham a connu des péripéties dramatiques hier et avant-hier. Le lundi, le paisible village de Ain Draham a été le théâtre d'une série d'agressions contre divers locaux et contre certains responsables. Cela a commencé avec des rumeurs disant que des enseignants étrangers à la région ont été nommés dans le lycée local. Deux jeunes filles détentrices d'une maîtrise se présentent à la délégation pour protester contre cette nomination. Le groupe qui les accompagne s'aperçoit que des documents sont en train d'être brûlés par des fonctionnaires de cette délégation. A partir de là, des événements graves vont s'enchaîner, alimentés par la rumeur. Le local de la délégation est saccagé et brûlé avec une fureur attisée semble-t-il par de mauvaises relations avec les autorités locales. Fous de rage, les habitants de Ain Draham se dirigent vers la maison du maire, auquel ils demandent d'où lui vient l'argent pour construire ses trois luxueuses demeures, acquises ces dernières années avec semble-t-il des fonds publics, d'après les affirmations de certains témoins présents sur les lieux. La foule se dirige ensuite vers la maison du Omda qui lâche ses chiens sur ses agresseurs dans un geste de défense. Selon certains témoins, certains habitants auraient alors pris en otage sa femme et sa fille. Le calme n'est revenu qu'après de difficiles négociations… A Tabarka, les choses ont été moins dramatiques, mais un mouvement de grève des taxis montre bien le malaise que vit cette ville, où le taux de chômage est très élevé. Ces taxis entendaient ainsi protester contre le nombre croissant de clandestins qui embarquent leurs clients potentiels, au vu et au su des autorités locales. Ces clandestins prennent en charge les citoyens qui veulent transporter par exemple une bouteille de gaz, ce qui interdit aux taxis conventionnels. Ils se permettent en outre de prendre un grand nombre de clients, alors que les taxis ne peuvent en prendre que le nombre autorisé par la loi. Ces mêmes taxis protestent également contre la présence en centre ville des véhicules réservés au transport rural, qui sont censés desservir les hameaux éloignés de la cité et qui se permettent de rouler sur les platebandes des taxis de Tabarka. Là encore, le manque de contrôle est montré du doigt par les professionnels du secteur. Notons aussi que de nombreux citoyens se plaignent du laxisme de la municipalité actuelle, puisque certains citoyens se permettent de construire sur des terrains sans permis et sans autorisation. Bref, un laisser aller général qui crée des contestations multiples et qu'il convient de contenir avant que les choses ne s'enveniment…. Yasser Maârouf ----------------------------- Troubles et dérive sécuritaire dans plusieurs localités de Siliana Plusieurs localités du gouvernorat de Siliana connaissent, depuis la fin de la semaine dernière, une situation d'insécurité, de peur et de terreur parmi les citoyens ainsi que les fonctionnaires des établissements publics qui font l'objet de pressions et de menaces exercées par certains citoyens. Le week-end dernier, une trentaine de personnes ont essayé de s'introduire de manière illicite dans quelques commerces et cafés ainsi que dans l'hôpital régional et une station de services de la ville de Siliana. Ces actes ont semé une grande frayeur parmi les citoyens qui se sont opposés à ces brigands, avec l'aide de l'armée nationale. A la même période, des individus originaires de la localité de «Yahbou» ont dressé des barrages de pierres au niveau de la route nationale n°4 reliant Siliana et Bargou. Ces individus se sont attaqués aux passants et ont pillé les automobilistes jusqu'à ce que les forces de l'armée interviennent. L'armée a multiplié les patrouilles de nuit et de jour dans cette zone à proximité de la route nationale et a fait avorter lundi soir et mardi matin de nouvelles opérations de braquage d'automobilistes. Les auteurs de ces actes d'agression sont des jeunes en quête de produits alimentaires et de vêtements. Ils revendiquent aussi le droit à l'emploi et au développement de leur localité. En ce qui concerne le secteur de l'enseignement, il convient de relever que l'ensemble des établissements scolaires ont repris une activité normale bien que la présence des élèves en classes demeure perturbée en raison de la situation d'insécurité. De leurs côté, les habitants des zones rurales vivent dans une atmosphère de peur et de terreur faisant toutefois preuve de vigilance tout en étant prêt à faire face à toutes tentatives de vol de bétail ou autres biens.