Un épouvantail pour effrayer les moineaux, un leurre, un miroir aux alouettes, ou un danger bien réel qui finira par vous sauter au visage, comme une bombe à retardement, d'autant plus brutalement que vous en auriez sous-estimé la virulence ? Toutes les supputations, ici en l'occurrence, doivent être envisagées sous toutes leurs coutures, sans pour autant crier « mort aux loups », dans un contexte particulièrement difficile où les loups se cachent ou s'avancent masqués, arborant un rictus qui se voudrait un sourire, et un discours, qui se voudrait séducteur et qui est volontairement racoleur, en attendant que les carottes soient cuites pour laisser tomber le masque, et tous les faux attraits de la séduction avec. Car le discours est double et les « Tartuffe » sont légion. Faites vos jeux. Parce qu'il paraît qu'il n'a rien contre l'émancipation de la femme, qu'il ne cherchera point à remettre en question, les acquis du Code du Statut Personnel, et… tutti quanti. De toute façon lui, c'est une face immergée de l'iceberg, alors lui ou un autre… Ce qui importe en définitive, ce sont les idées –insidieuses- que lui et ses pairs peuvent véhiculer, et qui s'infiltrent sournoisement, dans toutes les strates de la société, en commençant par l'école. C'est-à-dire par l'essentiel. Parce qu'il est vrai que c'est par-là que tout commence, et que gagner la bataille, sur ce front-là, c'est remporter par la suite, haut-la main, tous les combats contre la crasse ignorance et les préjugés, en évitant à des générations entières, d'être victimes d'une arnaque collective, qui les conduirait, droit dans le mur, dans l'obscurité opaque du fanatisme, quel que soit son bord. Dans la mesure où tous les fanatismes se valent, et qu'il faut apprendre à les débusquer très tôt. Et l'école en ce sens, est très bien placée pour le faire, à condition qu'elle s'en donne les moyens. Et qu'elle en fasse son crédo. Alors, aucun discours, quels que soient les oripeaux dont il se pare, ne pourra avoir prise, ni avoir raison de l'entendement de nos enfants, qui seront suffisamment pourvus pour être à même de se défendre, et suffisamment éclairés pour résister à tous les chants de sirènes, traîtres et trompeurs, qui s'amuseraient à les attirer en eaux troubles. Et ce sera la plus belle des revanches, et les plus belles vendanges d'une révolution, dont il faudra s'astreindre à préserver les acquis, tout en cultivant les graines, non pas pour déconstruire, mais pour construire la société de demain. Car une révolution n'est pas une entreprise de démolition, comme elle ne doit pas être non plus, un champ miné. Mais de l'espoir en vrac. Et demain sera alors vraiment, un autre jour…