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La fête et la communion
Publié dans Le Temps le 15 - 02 - 2011

Des youyous, des applaudissements, des chants, des signes de « peace », et puis des sourires en profusion. Voilà comment les Kasserinois ont accueilli la caravane de solidarité ayant pris chemin depuis la Capitale. Les Tunisiens ont su esquisser les contours d'une nouvelle Tunisie avec les pinceaux d'une solidarité plus que vrai, défaite de toute stérilité. Polarisant leur action sur l'unique principe de partage et de solidarité interrégionale, les désormais itinérants ont épousé à tout jamais cette vocation en grand volontaire. Et loin s'en faut pour que cela devienne une satiété.
Car aujourd'hui, ce type de manifestation fait boule de neige. Une contagion, cependant, fort salutaire. Ce peuple, qui respire l'omnipotence depuis un mois, entend ployer, dans la foulée, le régionalisme et les différences accessoires et plutôt dérisoires. Alors, au moment où nous pénétrons les premiers espaces de Kasserine, nous entendions: « On n'est pas Kasserine ici, on est la Tunisie, on est Tunisiens ! » L'expression se dit quasi-religieusement, c'est dit, le mot est passé et c'en est fini des disparités ayant creusé l'abysse du sous-développement dans les régions intérieures de la Tunisie.
Quelle beauté et quelle superbe ! Le tableau est presque peint à la perfection : des jeunes, des moins jeunes, des personnes âgées, des enfants, des Tunisiens toute catégorie socio-économique confondue, drapeaux patriotique flottant, images symboliques, prescriptions fières, beuglantes frissonnantes, et un éther de liberté.
Et nous voilà aux portes de Kasserine, fier comme Artaban, salué comme César et applaudit comme Bourguiba.
Arrivés sur les lieux, des comités d'organisation étaient sur place afin d'éviter le désordre et d'aider les caravaniers à s'installer. Des odeurs de méchoui émanant d'un grand barbecue organisé à l'occasion pour le déjeuner, des boissons distribuées, et de l'animation, plutôt spontanée. Un peu de poésie, de chants et des discours appelant à la reconstruction de la Tunisie, et à bouder les manifestations et protestations freinant l'économie nationale.
Quant aux martyrs de Kasserine, qui sont au nombre de soixante, le plus élevé de tout le pays, des étendards de leurs portraits on été brandis, rappelant leur abnégation pour la liberté du pays.
Nous avons été interpellés par une dame âgée, le portrait de son fils, un des martyrs, dans les mains, encore souffreteuse de cette disparition endolorie et foudroyante. Elle criait sa douleur, sa peine et nous ne pouvions que compatir. Une note lugubre, embrumant quelque peu une ambiance de grande festivité investissant tout Kasserine. La joie et la liberté nous culmine certes, mais il reste comme un goût amer en nous, longtemps conditionnés pour un « marche ou crève » dans la misère, se relever ne sera pas aussi simple.
Sur le chemin du retour, assouvis – dans une logique d'optimisme- nous planifions d'ores et déjà notre participation à la prochaine caravane pour Ain Drahem.
Nadya B'CHIR
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Sandra Bouzguenda, assistante de direction :
« Je me suis rendue à Kasserine ce dimanche 13 février avec deux amies, accompagnée de la caravane de remerciement. Je me suis rendue à la caravane de Sidi Bouzid, avant-hier celle de Kasserine et je compte m'y rendre dimanche prochain à Ain Drahem (pas de régionalisme). Pour moi c'est important d'y participer : remercier ces personnes, féliciter la jeune population pour leur courage, leur solidarité ainsi que rendre hommage aux familles qui ont été blessées psychologiquement.
Kasserine est une ville qui a beaucoup souffert, un ami Kasserinois rencontré sur place avec un accueil chaleureux, m'a rapporté qu'il y eu 59 morts en seulement quelques jours dont un bébé. C'est malheureux. Mais malgré cela, ils ont su garder le sourire, partager leur émotions. Une ville impressionnante et j'aimerais tant les remercier pour leur générosité. J'ai passé encore une fois, une journée inoubliable. La seule chose qui me sera mémorable c'est le visage de cette vielle femme bouleversée devant ma voiture avec la photo de son fils et les larmes aux yeux. »
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Yassine Ben Ahmed, ingénieur :
« J'avoue qu'au départ je n'étais pas très emballé à participer à la caravane de Kasserine. Mais mes amis m'en encourager et nous nous sommes joints à tout le groupe. Dés le début l'émotion était à son comble, prendre part à cet événement ne fait qu'étayer le sentiment de fierté que nous avons acquis depuis le 14 janvier. Quand nous sommes arrivés à Kasserine, les habitants nous ont accueillis à bras ouverts. Ils étaient très hospitaliers et contents de nous voir parmi eux. Je ne connaissais pas cette régions, ni ses habitants, et c'est une vraie découverte pour moi. Ce sont des gens simples et très généreux et n'ont épargné aucun effort pour ne faire sentir que nous sommes chez nous. Nous avons oublié toute forme de régionalisme et nous nous sommes sentis plus que jamais unis et solidaire. Cette initiative est très bénéfique pour tout le pays, elle ne fait que renforcer les liens qui unissent tous les citoyens. Je participerai volontiers à d'autres manifestations du genre et je n'ai aucun regret, bien au contraire, que de beaux souvenirs et des sensations fortes. Vive la Tunisie libre.»


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