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« Passer du temps du commentaire à celui de l'action » « Le statut avancé de la Tunisie en Europe ne sera pas standard mais privilégié » Tunisie, France, Union Européenne – Christine Lagarde et Laurent Wauquiez à Tunis
Mme Christine Lagarde, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, et M. Laurent Wauquiez, ministre auprès de la ministre des Affaires étrangères et européennes chargé des Affaires européennes ont tenu hier au palais de Carthage une conférence de presse dans le cadre de leur visite de travail en Tunisie. La France bouge. Elle bouge pour la Tunisie. Consciente des enjeux auxquels est confrontés la Tunisie d'aujourd'hui et ce à plus d'un titre : économique, politique et social. Le gouvernement français entend s'engager dans une démarche d'accompagnement et de soutien au pays, plus que jamais fructueuse. « Nous sommes venus réaffirmer l'amitié et le soutien du peuple français et notre admiration à l'égard du peuple tunisien dans cette révolution à la fois pionnière et profondément morale qui a engagé le peuple dans ce mouvement de transition. Je tiens également à souligner qu'à l'initiative de la France, puisque nous venons de clôturer le G20 finances qui s'est tenu à Paris, nous avons engagé la communauté internationale dans un message de soutien mais en même temps de mobilisation économique et financière au moment approprié au côté des instances multilatérales et des banques régionales de développement afin de soutenir le peuple tunisien dans son mouvement démocratique. » Déclare Christine Lagarde. Une mobilisation économique et financière, voilà ce dont la Tunisie a besoin en cette période de « post-révolution », une période transitoire fort complexe et délicate à la fois. N'ayant point d'assise démocratique en termes politique mais également économique, il demeure hermétique et ardu d'échafauder de nouveaux fondements dans une totale transparence. L'économie nationale a été, des décennies durant, victime de racket et de corruption, ce qui a débouché sur un manque à gagner, pour le moins, lourd. Ne savons-nous pas que la corruption cause une perte de 2% de croissance chaque année? Mme Lagarde souligne que : « les objectifs en ce qui concerne la France sont d'examiner les conditions de renforcement de partenariat économique entre nos deux pays, je rappelle que la France est le premier partenaire de la Tunisie dans le domaine des exportations, des importations, des investissements hors énergie et le domaine d'aide au développement dont la France était un pilier constant de la Tunisie au cours des dernières années. » et d'ajouter : « c'est donc à la fois avec ce souci du maintien et de développement de la relation, que nous reconnaissons avec beaucoup d'admiration, la rupture profonde qui s'est engagée que nous avons évoquée avec le premier ministre tunisien, des initiatives spécifiques. Sur le fond, la France maintiendra, bien sûr, et accélérera la mobilisation des instruments financiers d'accompagnement de la Tunisie. » Bien que la situation politique et économique revête un aspect d'incertitudes et d'instabilité, ponctuel-espérons-nous- la Tunisie fait l'objet aujourd'hui la convoitise de nombreux pays, la France et l'Europe, en l'occurrence. La Tunisie est quasiment en position de force. Tous les projecteurs sont braqués sur ce petit pays dont la richesse humaine est si grande. Ce qui manque, cependant, c'est une structuration optimale et rationnelle de cette richesse afin qu'elle soit employées à bon escient et dans un unique but : celui du développement du pays. La ministre française de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a affirmé, en outre : « nous sommes ici pour examiner les besoins exprimés afin de mobiliser ses instruments au service du développement économique et financier de la Tunisie pour permettre le renforcement de l'emploi, de lutter contre le chômage, d'améliorer la formation professionnelle de la manière la plus utile et la plus efficace pour le peuple tunisien sans aucune ingérence et dans le respect des désirs qui seront exprimés. » Nous pouvons penser que ce discours a quelque chose de déjà vu. Nous avions, en effet, entendu cela à maintes reprises mais rien vu d'aussi concret. En tous cas, pas autant que nous avions espéré. Alors, nous aspirons, aujourd'hui, à une meilleure utilisation de ces directives, dans un environnement politique, économique et social plus sain. Par ailleurs, Mme Christine Lagarde a clôturé son intervention en précisant : « nous avons souhaité mobiliser les membres du gouvernement et je vous indique que notre secrétaire d'Etat au tourisme sera en Tunisie la semaine prochaine pour examiner dans quelles conditions mobiliser tous les grands opérateurs français au service d'une campagne pour la Tunisie, qui est la destination de 1 million 400 mille français. J'ai aussi demandé à Pierre Lelouche mon secrétaire d'Etat au commerce d'accompagner les entreprises françaises qui se rendront en Tunisie pour renforcer les échanges et maintenir les investissements pour bien affirmer la confiance des conditions économiques exprimée par la France envers la Tunisie. » « Le Tunisie doit être la priorité de l'Europe » M. Laurent Wauquiez, ministre auprès de la ministre des Affaires étrangères et européennes chargé des Affaires européennes, s'est exprimé à son tour quant à la visite de travail en Tunisie et sur les plans de partenariats mis au programme. M. Wauquiez a évoqué la question du statut avancé en affirmant : « il est fini le temps du commentaire et venu le temps de l'action de notre côté et à vos côtés et investir dans cette transition politique en fonction des besoins de la Tunisie. L'Europe est votre soutien, la Tunisie doit être sa priorité. Dans ce cadre la France s'engage à être votre meilleur avocat auprès de Bruxelles et cela s'incarne par un certain nombre de points pratiques : d'abord, faire en sorte que la Tunisie puisse accéder au statut avancé. Pour la France, les négociations sont déclenchées immédiatement comme en témoigne la politique de volonté de l'Europe d'avoir une conclusion extrêmement rapide du statut avancé ce pourquoi nous militons. » Il a ajouté également que le statut avancé pour la Tunisie ne sera pas standard, mais plutôt privilégié et sur mesure : « il ne s'agit pas de la déclinaison de la boîte à outils standard.» Pour l'heure, l'objectif est que la conclusion de l'accord du statut avancé pour la Tunisie soit faite avant la fin de l'année en intégrant une étape intermédiaire au processus. Cette étape permettra, en fait, de marquer la volonté de l'Europe de s'engager auprès de la Tunisie. M. Wauquiez a parlé des domaines dans lesquels, les relations tuniso-françaises doivent être consolidées : « il existe trois domaines au niveau de l'apport de l'Europe qui correspondent aux demandes exprimées par les Tunisiens. Le premier domaine est politique, par exemple permettre de financer des programmes des ONG dans le cadre de la liberté de la presse. Le deuxième domaine est l'économie, c'est-à-dire, le statut avancé est une énorme possibilité pour améliorer l'intégration économique de la Tunisie dans le cadre de la sphère européenne comme dans le secteur des services dans lequel vous êtes très fort. Le troisième domaine est celui de la coopération sectorielle dans des domaines d'excellence que la Tunisie peut développer comme la biotechnologie où des partenariats peuvent être construits. » En dehors du chantier du statut avancé, un autre a été évoqué, celui des programmes régionaux comme les réseaux d'aide aux PME pour enclencher un centre de recherche euro-méditerranéen pour mettre en place un programme de dépollution de la Méditerranée. Le dernier chantier est le nerf de la guerre à savoir les moyens financiers. M. Wauquiez a clôturé son discours par une notre enthousiaste sur fond d'émotion en recourant à la langue arabe : « Franca ilajanibikom » (La France est à vos côtés). Les Français paraissent plus que résolus dans leur engagement avec la Tunisie.