Dans les rues de la paisible localité du Bardo, l'ambiance est à l'image du ciel de ces derniers jours. Elle est grise et pas folichonne du tout. En effet, à travers les plus proches du club, on déduit que le club sera le plus grand perdant du différend qui oppose au grand jour, l'actuel coach, le Brésilien Robertinho, à certains membres du bureau directeur. M.Mohamed Achab, premier responsable du club, est en train de puiser dans toutes ses forces, pour calmer le jeu, pour que l'entorse ne génère pas de fracture, impossible à réparer, pour que le fossé qui les sépare ne se développe pas plus. Il n'est pas le genre à souffler sur les braises du scandale. Gérer un club, c'est comme une partie d'échec, et non un jeu de dames, il faut réfléchir avant d'avancer n'importe quelle pièce, avant de prendre n'importe quelle décision. Si jusque-là, on n'a pas bougé, doit-on comprendre en filigrane que le coach sera encore une fois confirmé dans son poste ? Et si tel est le cas, dans quelles conditions va-t-il travailler ? Avec qui va-t-il communiquer ? Un président de club n'a pas suffisamment de temps pour faire le délégué. Un secrétaire général ne peut pas non plus interpréter le rôle du porte-parole. Bref, la gestion du club n'a jamais reposé sur les épaules de deux dirigeants... En foi de quoi, un entraîneur, quelle que soit sa valeur, ne peut jamais se contenter de communiquer avec deux personnes seulement. Le football est un jeu collectif, tout comme sa gestion. Notre vœu est qu'en toute chose, il faut raison garder. Il n'est jamais trop tard pour se mettre autour d'une table, et pourquoi pas, se serrer la main, et enterrer la hache de guerre. Sinon, si tout le monde va camper sur sa position, le Stade Tunisien ne pourra jamais décoller tant qu'on persiste à brûler la corne à la place de l'encens.