*L'actuelle directrice a plus que jamais mauvaise presse - Un groupe composé de parents d'élèves et de professeurs du lycée de Carthage Byrsa nous a contactés hier pour nous faire part de sa révulsion face aux exactions de la directrice de cet établissement. Depuis l'année dernière déjà, nous avons personnellement reçu des plaintes de la part de certains parents qui avaient plus d'un reproche à adresser à cette responsable. Mais là où elles furent déposées leurs doléances restèrent lettre morte. Il paraît, néanmoins, que le vent de liberté qui souffle sur le pays ces derniers jours n'a pas épargné le Lycée de Carthage Byrsa. Les professeurs du lycée ont, dans leur majorité, exprimé de diverses manières leur mécontentement et leur refus de continuer à subir les abus du proviseur. Celle-ci ne semble pas pour autant avoir compris le message et, disent-ils, s'obstine encore à vouloir faire cavalier seul dans le lycée. « Se voyant de plus en plus isolée, ajoutent les plaignants, elle cherche désormais appui auprès de certains parents et d'une minorité d'élèves. Elle a même incité quelques uns des adolescents à boycotter les cours d'une enseignante et a autrement humilié cette dernière. Nous savons par ailleurs qu'elle contraint certains élèves et leurs parents à signer une pétition de soutien pour son maintien à la tête de l'établissement. Le lycée et ses hommes ne supportent plus d'être dirigés par une dame aussi incompétente et aussi despotique. Les professeurs exigent son limogeage et ont déjà déposé auprès du syndicat général de l'enseignement secondaire, une demande dans ce sens ainsi qu'un dossier bien fourni sur les abus de la directrice et sur sa désastreuse gestion de l'établissement. » Pour des proviseurs élus démocratiquement En appelant M. Sami Tahri, secrétaire général du Syndicat de l'enseignement secondaire, nous avons eu confirmation en ce qui concerne cette dernière information. M. Tahri a de son côté dénoncé « les pratiques de milices » exercées par la directrice du Lycée de Carthage Byrsa : « Ses exactions ne datent pas d'aujourd'hui, ajoute-t-il. Cette responsable n'a pas été nommée à la tête de l'établissement banlieusard pour ses compétences pédagogiques et administratives. Tout le monde sait qu'elle est à ce poste pour son allégeance à certains hommes et femmes de l'ancien régime. La majorité écrasante des enseignants, des élèves et des parents ne veut plus d'elle, ni de ses supporters au lycée. C'est pour cette raison que nous avons décidé d'organiser, lundi prochain à Carthage Byrsa même, l'élection d'un nouveau directeur (d'une nouvelle directrice) qui fasse l'unanimité autour de lui (d'elle). Cela dit, notre syndicat a déjà proposé à M. Taieb Baccouche, Ministre intérimaire de l'Education, de revoir les critères sur la base desquels sont désignés les proviseurs ; dans la mesure où tous les directeurs de lycées actuels ont été nommés pour des compétences autres que pédagogiques ou administratives. On peut dans ce sens s'inspirer des critères assez objectifs retenus au primaire ou bien organiser dans chaque établissement des élections démocratiques pour désigner le proviseur. Notre syndicat propose plutôt de fixer préalablement aux élections un ensemble de conditions à remplir par le candidat au poste de directeur. »