De Hatem Belhaj - La tournée de madame Clinton dans les pays arabes où la révolution a marché vient aux nouvelles. Elle a commencé par l'Egypte, premier pays à s'inspirer de l'effet tunisien, pour la relative facilité de la tâche. Au pays des pyramides, le pharaon vieillissant est certes parti mais les vrais maîtres du pouvoir, à savoir les militaires, sont toujours derrière le PC du pays. La secrétaire d'Etat était donc en territoire presqu'acquis. A Tunis, la donne est différente. Notre révolution est en train de jeter le bébé avec l'eau du bain, le bain et les savonnettes. Et sa collègue française en a fait les frais. Pour éviter d'être accueillie par des « Dégage » dès le free shop, elle a préféré commencer par du sûr. Sûrement mieux renseignée par ses diplomates en poste sur les Bserges du Lac de Tunis, elle appréhende le sentiment général des Tunisiens vis-à-vis de l'administration du très sympathique Obama qui nous rendra visite après les résultats du prochain scrutin libre. Les événements en Libye nous font réfléchir différemment sur les bonnes intentions américaines. La première répression violente et criminelle des manifestations par un colonel pas si fou que ça finalement et qui a pu retourner une situation fatale pour son régime n'a pas été empêchée militairement. La rue tunisienne pense que les Etats-Unis achètent pour peu cher et confortablement du pétrole chez des despotes qui, en contre partie de leur soutien, leur évitent les surenchères de la concurrence ou les difficultés d'approvisionnement. Certains pessimistes qui se disent pragmatiques pensent même qu'un pays sous pression sera plus docile. Les insurgés libyens sont tombés dans un piège médiatique financé par les kaddafi. Au menu, la menace d'Al Qaida serinée sans répit, la présence de la famille dans les médias étrangers, le lobby politique relié par tous les hommes d'affaires associés et surtout l'inaction mondiale. Mais les Tunisiens ont surtout peur pour leur révolution si jamais Kaddafi se maintenaient au pouvoir. Ce grand fan de Ben Ali supportera-t-il trop longtemps de voir notre révolution réussir et faire rêver les peuples arabes ? Pas sûr…