Est-ce un début de sagesse et de retenue de bon aloi qui vient de s'emparer de notre comportement ? Nos dernières réactions aux résultats positifs semblent nous le faire croire. N'est-il pas vrai qu'il n'y a pas si longtemps, une victoire en Coupe d'Afrique, même au niveau des joueurs locaux, ne manquait pas de nous transporter d'enthousiasme. Cette fois le CHAN a été perçu seulement comme un résultat encourageant sans plus dont la raison essentielle est de nous maintenir sur la voie d'autres objectifs plus conséquents. De leur côté, les quatre succès du week-end dernier obtenus par des équipes tunisiennes n'ont soulevé ni cris de triomphe ni manifestation d'autosatisfaction débordante. Cette série positive a été, au contraire perçue à sa juste valeur c'est-à-dire le reflet que peut-nous renvoyer une opposition moyenne. Il est rare, à notre connaissance, que notre égo réagisse avec autant de réalisme. Encore une attitude qui intervient dans notre comportement en ces temps si étranges. Comme si d'un coup, dans notre mentalité jusque là chauvine et extrême, une mutation vient de se faire. Comme si un blocage vient de sauter, libérant un penchant vers plus d'honnêteté intellectuelle. Toutefois ces performances positives n'ont testé que ce qui concerne l'approche extérieure. Un CHAN presqu'anonyme et des compétitions préliminaires ne peuvent nous fixer définitivement sur le tournant que nous croyons avoir pris. Il faut attendre la reprise de la compétition locale avec ses véritables scènes de ménage où la fureur se mesure au degré de parenté et au rapport de voisinage. Sevrés de vociférations hebdomadaires depuis une douzaine de semaines, peut-être avions-nous médité sur le seul sujet qui vaille. Celui qui doit nous faire admettre que le chauvinisme n'est nullement dans nos gènes et que le seul mal à combattre se trouve superficiellement en nous-mêmes. M.Z