Lotfi OUENNICHE - Le Bureau éxécutif provisoire de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat tire la sonnette d'alarme. Selon la Centrale patronale, les entreprises tunisiennes ont subi des pertes de 400 millions de dinars à cause des « actes de vandalisme, de pillage, des incendies ainsi, que des sit-in et des grèves observés durant la Révolution ». Un bilan lourd, certes, mais qui ne doit pas inciter au pessimisme, à condition de se ressaisir à temps, de prendre conscience de la gravité de la conjoncture et de placer l'intérêt suprême de la Nation et la réalisation des objectifs de la Révolution au-dessus de toute autre considération. Or l'intérêt suprême de la Nation nécessite, aujourd'hui un retour d'urgence au travail, un sauvetage des entreprises en difficulté et celles endommagées et une relance de l'activité économique du pays. Car, on ne peut prétendre à l'amélioration des conditions de vie, à la prospérité, à l'emploi et à l'éradication de la pauvreté sans donner au volet économique la place qui doit être la sienne, en parallèle, bien sûr, avec les réformes politiques et la transition de la dictature à la démocratie. Seulement, l'impression qui prévaut, aujourd'hui, dans les pays est une focalisation totale sur la politique. Les Partis, au nombre de 50, comme les organisations sociales et celles de la société civile, donnent l'image de groupes obsédés par l'ambition de prendre une place au soleil, au futur paysage politique de la Tunisie post-Révolution. Le plus inquiétant est le jeu subtil orchestré par certaines organisations pour mettre leur poids social dans la balance et gagner des points sur le plan politique. Ce foisonnement d'idées et de débats est dans la logique de la Révolution qui est venue aussi pour assurer au Tunisien toutes les commodités d'une vie digne et prospère.