Loin de toute altercation politique, le monde économique attend avec impatience et s'interroge sur les nouveautés de la loi de Finances pour l'exercice 2012.Quels contours nous réservera-t-elle à la lumière de la nouvelle composition dirigeante issue des élections de la constituante ? Laquelle tarde toujours à se former. La crise économique endogène qui sévit actuellement la Tunisie nécessite un effort supplémentaire aussi bien dans l'élaboration de la loi de Finances que dans l'affectation du budget de l'Etat pour l'année 2012. L'enjeu est crucial. Comment parviendra-t-on à mettre en chantier une loi de Fiances qui peut ménager à la fois l'intérêt de l'Etat et surtout du contribuable réel ? Le projet de la loi de Finances élaboré par le gouvernement provisoire sera soumis à l'approbation du nouveau gouvernement. Mais quoiqu'il en soit, la loi de Finances pour l'année 2012 sera exceptionnelle. Conjoncture oblige. Le cadre politique et économique actuel impose la mise en place de mesures spécifiques. Bref, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Selon les premiers échos, le projet de la loi de finances pour l'année 2012 propose entre autres une suppression du timbre fiscal appliqué sur les voyages et dont la valeur s'élève à 60 dinars, l'indemnisation des citoyens qui ont perdu leurs bijoux hypothéqués auprès des recettes des finances lors des actes de vandalisme et de pillage qu'a connu la Tunisie après la révolution du 14 janvier et l'instauration d'un système fiscal pour le financement islamique. Selon l'agence TAP, le projet de la loi des finances prévoit également l'application du système fiscal en vigueur pour le secteur du leasing, sur les transactions effectuées dans le cadre de la finance islamique. « L'objectif étant de faire de la Tunisie un pôle régional de prestations financières islamiques. » A priori, la victoire du mouvement islamique Ennahdha semble dévier à 180° les discours et mesures politiques, économiques et sociales. Le terme islamique semble s'employer à tort et à travers pour être annexé à tout et à rien. Est-ce dans cette même optique que le volet finance islamique est proposé dans le projet de la loi des finances qui sera soumis à l'examen du gouvernement en gestation ?. Pourvu que ce nouveau gouvernement ne s'éternise pas à se constituer et à se concerter. Et puisqu'on parle du mouvement Ennahdha, le parti gagnant au scrutin du 23 octobre, doit-on s'attendre à une concrétisation s'un point focal annoncé dans son programme économique qui n'est autre que la baisse de l'impôt sur le revenus des personnes physiques, une mesure qui vise essentiellement l'instauration de l'équité fiscale et l'allégement de la pression fiscale qui pèse sur le contribuable final. Yosr GUERFEL AKKARI