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Appel au secours de nos entreprises en péril
Publié dans Le Temps le 27 - 03 - 2011

Par Taïeb SOUISSI - Nul doute que l'entreprise est une personne morale vivante économiquement et socialement avec la noble mission de création des richesses et du travail. Ainsi, comme les personnes physiques, la loi lui garantit autant que possible la pérennité. Par ses rapports avec son marché et son environnement elle peut s'exposer à des situations conjoncturelles pouvant la mettre en difficulté : c'est la concurrence, les banques, les fournisseurs ou clients, l'administration, sa propre gouvernance ou une force majeure.
Les difficultés les plus douloureuses sont celles qui affectent son équilibre financier, elle devient incapable d'honorer ses engagements , son activité se réduit, son potentiel de production diminue et son capital confiance se déprécie, elle peut alors s'exposer à une situation de cessation de payements pouvant toucher directement ou indirectement son environnement et surtout ses créanciers et ses employés.
Par les incohérences, et les faiblesses des lois, beaucoup de nos entreprises n'étant pas assez ou peu protégées sous l'ancien régime " surtout avec les banques ", connaissent des difficultés et n'arrivent pas pour différentes raisons à les surmonter. La crise internationale, les événements de notre révolution et de la Lybie sont autant de facteurs aggravant la situation de milliers de nos entreprises dont le nombre est devenu alarmant. Elles se sont transformées de ce fait, plutôt en pépinières de chômage pour ne plus être des unités de travail et de production.
Ces entreprises sont diverses et nombreuses touchant plusieurs secteurs économiques. Il y a :
1/ les entreprises déjà en difficultés et soumises sous la loi de sauvetage de 1995 amendées en 1999 et en 2003.
Celles –ci sont soit soumises à des programmes de redressement judiciaires et en continuité d'activité, soit en instance d'assainissement par les procédures de conciliation à l'amiable avec leurs banques. Leur nombre est important dépassant les deux mille d'après des sources bien informées auprès des autorités compétentes.
2/ Les entreprises en difficultés et non déclarées officiellement et supportées artificiellement par les banques. Celles-ci se refusent généralement de se soumettre sous la coupe de cette loi de redressement volontairement ou par méconnaissance de la réglementation. Ce sont celles qui sont victimes de la crise mondiale, du commerce déloyal ou informel ou d'autres injustices liées aux méthodes illégales de dépassements politico-financiers et de la politique des deux poids et deux mesures de l'ancien régime. Ces entreprises se comptent par milliers.
3/ Les entreprises endommagées par les événements liés à la révolution. Publiques ou privées, commerciales, industrielles ou agricoles soient- elles saccagées pillées ou brûlées celles-ci ont vu leurs activités du jour ou lendemain se ralentir ou même s'arrêter. Leur nombre ne peut que donner du vertige.
4/ les entreprises appartenant directement ou indirectement au secteur du tourisme
Hôtels, agences de voyage, sociétés de transport, restaurants, artisanats ou autres établissements sanitaires, toutes relèvent de l'un des piliers des secteurs économiques avec une part de 8% du PIB et employant pas moins de 400.000 personnes. Les professionnels du secteur nous annoncent que nos hôtels tournent avec un taux d'occupation ne dépassant pas 5%, leur activité est au plus bas et que cette année sera des plus mauvaises de toute l'histoire de notre tourisme.
5/ Les entreprises n'ayant pas pu réaliser leurs programmes de mise à niveau.
Dans une situation aussi délicate depuis le régime déchu, ces entreprises sont confrontées depuis longtemps à des problèmes de restructuration, respect de normes, bureaucratie ou de financement, elles sont aussi apparemment très nombreuses.
6/ Les entreprises en relation avec le marché libyen
Elles sont des centaines : exportatrices, importatrices, de travaux publics ou de services, leur situation est précaire et pourrait s'aggraver à cause des événements politiques et militaires que connaît actuellement ce pays et dont l'avenir est du sort de l'inconnu.
Il est donc certain que pendant que notre pays se trouve en phase de transition politique, toutes ces entreprises subissent à leur tour un état d' immobilisme et d'indécision frappant presque tous les rouages de l'administration, des banques et d'autres instituions publiques. Plein de dossiers par tout et à tous les niveaux restent en instance de traitement et de décision qui ne seront pas pris semble-t- il de sitôt.
Oui, autant cet immobilisme et cet attentisme sont compréhensibles et justifiables pour causes de primauté politique, pour motifs de temps, de légitimité ou légalité, autant elles sont inadmissibles parce que préjudiciables économiquement et socialement à tous ces milliers d'entreprises et ces millions d'emplois menacés et si la situation demeure ainsi pour quelques temps encore.
Ces entreprises restées fort longtemps peu défendues L'UTICA, leur syndicat censé défendre leurs intérêts n'a malheureusement brillé que par son absence et a laissé faire. Sous l'ancien régime il a plutôt servi les intérêts des détenteurs de pouvoir, leurs alliances, et leurs soutiens.
Il y a donc urgence pour une action de restructuration de cette organisation actuellement en état de décomposition et de déconnection de sa base, ou par la mise en place d'autres organisations patronales capables de faire entendre la voix de ces entreprises en désarroi aux instances gouvernementale de prise de décision.
Les banques aussi ont un rôle majeur à jouer, elles doivent désormais corriger, réviser et rendre plus justes leurs politiques de financement, elles doivent cibler ceux des plus méritants, et motivés avec un esprit responsable et citoyen pour financer plutôt des projets à valeurs ajoutées que prêter de l'argent pour l'acquisition de biens de consommations généralement importés et payés en devises.
A l'instar des pays émergents tels que le Brésil, La Turquie, La Corée du sud et beaucoup d'autres où la réussite économique et sociale n'est plus un secret pour personne, un consensus national autour de l'entreprise tunisienne est nécessaire pour lui réhabiliter sa noble mission de producteur et d'employeur car nous avons tous le droit d'avoir du travail, mais aussi le devoir de le créer et le préserver. Le chômage a été le détonateur de la révolution le devoir national nous interpelle tous pour l'éradiquer et non l'amplifier.
Loin d'être alarmistes mais compte tenu de la situation périlleuse de nos entreprises, la réaction des pouvoirs publics et des acteurs de décision économique s'impose sans plus tarder, aujourd'hui avant demain pour prendre au plus haut des instances gouvernementales
les mesures de soutien, d'assistance et d'accompagnement concrètes et efficaces afin de leur permettre la réactivité et la continuité sous les meilleurs conditions possibles pour sauvegarder autant que possible leurs emplois et pourquoi pas en créer d'autres.
Il est de même vivement recommandé de renforcer par tous les moyens le rôle de la commission nationale de suivi des entreprises économiques au sein du ministère de l'ndustrie
pour qu'elle puisse apporter les secours convenables et en temps opportun à ces entreprises en détresse.
Comme pour les citoyens la dignité reconquise par la révolution doit profiter à l'entreprise aussi. Elle est le travail donc le pain. C'est ça la dignité pour tous.


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