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«Nous ne sommes pas en grève, nous avons été démis de nos fonctions» Transport en commun - Riposte des chauffeurs de la Société de transport collectif (la City) après les déclarations de la Direction Générale
• «Des propos diffamatoires de la direction, et nous demandons une réintégration immédiate dans nos fonctions quelles que soient les conditions» • «Un chauffeur titulaire reçoit un salaire net de 400 dinars, le contractuel reçoit 316 dinars…un débutant peut se trouver avec un net à payer nul après retenue de réparation et retenue formation» Suite à l'article paru sur nos colonnes en date du 31 mars 2011 intitulé : « Les chauffeurs de la société « City » en grève, depuis 10 jours : Aucune des quatre entreprises privées du secteur n'appartient de près ou de loin au clan mafieux», les chauffeurs ont réagi sur les propos apportés par la direction générale. Rappelons que la direction générale avait déclaré que les bus de la société de transport collectif ne desservent pas en raison des grèves observées par les chauffeurs qui demandent essentiellement une augmentation de salaires, lesquels sont bien rémunérés selon la direction. Ces propos ont soulevé la grogne des chauffeurs qui démentent ces allégations. Voici leur version… « Nous avons été surpris par les propos rapportés sur vos colonnes. Ce sont de fausses allégations. De prime abord et pour information nous ne sommes pas en grève et ce depuis plus de deux semaines, mais nous avons été démis de nos fonctions. Notre conflit avec la direction a commencé après avoir formulé notre volonté de régulariser la situation financière des contractuels. Et devant le refus et la réaction agressive de la direction, nous avons présenté notre adhésion collective à l'Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT). Une délégation syndicale a été constituée au sein de notre société après l'assemblée constitutive du 6 mars 2011. Cinq membres ont été élus et qui sont : Elyes El Matmati, Mourad Chahid, El Habib Laabidi, Hamdi El Hmaïdi et Chaker El Aouadi. Le 15 mars L'Union Régionale du Travail de Tunis a adressé une lettre d'information à la direction générale sur la composition de la délégation syndicale. Le lendemain, 16 mars 2011, la direction générale attire l'attention de l'Union Régionale du Travail de Tunis que les membres élus ont été démis de leurs fonctions et précise que la constitution d'un syndicat de base est illégale au sein de la société du fait qu'elle ne compte pas plus de 10 salariés titulaires sur un total de 40 employés. Et après le licenciement abusif des cinq délégués syndicaux, les chauffeurs de la City et par solidarité avec leurs collègues ont décidé de faire un sit-in de deux heures et demi. Sauf que, la réaction de la direction a été inattendue en jetant dehors toute la foule. Et depuis nous sommes en arrêt d'activité. D'ailleurs les cinq délégués n'ont pas encaissé leurs émoluments à la fin de ce mois, or nous sommes des pères de familles et nous avons des engagements énormes. Et puis et concernant les salaires, nous avons été surpris par les niveaux imaginaires et faramineux des rémunérations prétendues annoncés par la direction générale. Entre 700 et 800 dinars nets d'impôts ! C'est complètement hors de question. Un chauffeur titulaire, qui a cinq ans de travail, reçoit un salaire net de 400 dinars. Pour atteindre les 500 dinars il faut travailler des heures supplémentaires qui ne sont pourtant pas majorées. Bref, il faut 64 heures de travail par mois pour atteindre un niveau de salaire acceptable. Pour les contractuels et les débutants, c'est la catastrophe. Un contractuel reçoit un salaire net de 316 dinars. Une rémunération qui sera épongée après déduction des charges de formation. Il faut savoir que le chauffeur paye les frais de formation avec ses propres moyens, une formation accordée gratuitement par les anciens chauffeurs. Et dans certains cas, le salarié peut se retrouver après déductions avec un net à payer de 0 millime ou avec une rémunération dérisoire ne dépassant pas les 200 dinars. C'est de l'exploitation pure et simple. Or, la société est très rentable, une recette journalière peut aller jusqu'à 11 millions. Nous, chauffeurs nous avons été toujours au service des citoyens et de notre employeur. Nous avons travaillé sous le couvre-feu et nous n'avons pas interrompu notre travail durant les deux semaines post-révolution. Aujourd'hui nous attendons que justice soit rendue. Et nous n'avons aucune revendication, nous renonçons actuellement à toute demande de régularisation de salaires et nous exhortons la direction générale pour reprendre nos fonctions dans l'immédiat. C'est le gagne-pain de plusieurs familles qui est en jeu»