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«Si la Tunisie s'enfonce dans la crise, il ne sera pas exclu qu'elle connaisse une nouvelle forme d'autoritarisme»
Politique - Me Néjib Chebbi, fondateur et membre du Bureau politique du (PDP)
Publié dans Le Temps le 08 - 04 - 2011

« Le devoir de chaque citoyen est de stabiliser ce pays en faisant preuve de conscience, d'esprit civique et en participant aux prochaines élections »
Le parti Démocratique Progressiste (PDP) tiendra son conseil national. A cette occasion, nous avons invité Me Néjib Chebbi, le fondateur et ex-secrétaire général du parti et membre actuel de son bureau politique.
Me Chebbi a occupé le poste de ministre au sein du premier gouvernement provisoire après la chute du dictateur Ben Ali et sa fuite. Rappelons que le régime déchu a instauré en 2004 et 2009, un amendement exceptionnel du Code électoral pour empêcher Me Chebbi de se présenter aux élections présidentielles.
Il nous parle ici, bien sûr, du Conseil national du parti, des prochaines élections, de la Révolution et d'autres questions. Interview.
·Le Temps : Quel est l'ordre du jour du Conseil national du parti qui se tiendra demain ?
Néjib Chebbi : Le PDP tiendra, en effet, demain, une réunion de son conseil national au Palais des congrès de Tunis. Elle sera consacrée à l'examen de la politique du parti et son orientation pendant la période qui nous sépare des élections de l'assemblée constituante. On s'attend à un millier de participants à cette réunion.
Le PDP compte-t-il nouer des alliances avec d'autres partis à cette occasion et présenter des listes communes ?
- Le PDP présentera ses propres listes dans toutes les circonscriptions. Quel que soit le mode du scrutin. Seulement douze semaines nous séparent de cette échéance électorale. La population est aujourd'hui, faiblement encadrée par les partis politiques. Ils gagneraient donc à s'atteler sans tarder à cette tâche. Quand aux alliances elles pourraient éventuellement se réaliser après au sein de l'assemblée constituante.
Mais quel mode de scrutin souhaitez-vous ?
- Nous sommes pour la proportionnelle. Ce mode de scrutin avantage les partis et renforce la démocratie. Il n'y a pas de démocratie dans le monde qui fonctionne sans les partis.
Certains partis appellent au report de la date des élections fixée au 24 juillet 2011. Qu'en pensez-vous ?
- Nous sommes contre le report parce que cela serait préjudiciable au pays. La Tunisie est un pays à économie libérale qui repose sur la confiance des investisseurs étrangers et nationaux. La croissance économique est aujourd'hui, nulle et le nombre de chômeurs risque de doubler. D'ici la fin de l'année la liberté nouvellement conquise pourrait être menacée si elle n'est pas accompagnée de l'amélioration des conditions de vie d'où la nécessité d'écourter au plus vite cette période de transition pleine d'incertitudes.
Vous êtes pour quel régime politique présidentiel ou parlementaire ?
-Je suis pour un régime présidentiel. Ce qui est totalement différent du régime présidentialiste que nous avons connu.
Le régime présidentiel est constitué par deux organes directement élus par le peuple. Le président et le Parlement qui sont séparés dans leurs fonctions et exercent le contrôle mutuel l'un sur l'autre.
Le pouvoir exécutif dans le régime parlementaire est par contre exercé par le chef du gouvernement qui peut être renversé par le Parlement et qui a lui-même le pouvoir de dissoudre le Parlement. Si ce régime fonctionne convenablement dans les pays comme l'Angleterre et l'Espagne. C'est en raison de l'existence de deux partis forts. Mais, par exemple, il fonctionne mal en Italie où l'instabilité gouvernementale est de règle. En Tunisie, on ne peut, à mon avis se permettre une telle expérience. Je répète que le régime présidentiel tel qu'il fonctionne aux Etats-Unis est totalement différent du régime présidentiel qu'ont connu les pays du tiers-monde qui est caractérisé par la confiscation de tous pouvoirs entre les mains du chef de l'Etat.
Vous serez candidat à la prochaine élection présidentielle ?
-Je ne sais pas s'il y aura des élections présidentielles. Pour le savoir il faut attendre la fin des travaux de l'Assemblée constituante, la question est prématurée.
Vous pensez qu'il y a des risques qui menacent les acquis de la Révolution ?
- Je ne crois pas qu'on puisse retourner au statut d'antan. Mais la situation est pleine d'incertitudes sur le plan social, économique, politique, et sécuritaire. Si la Tunisie s'enfonce dans la crise il ne sera pas exclu, qu'elle connaisse une nouvelle forme d'autoritarisme.
Aujourd'hui, le devoir de chaque citoyen est de stabiliser ce pays en faisant preuve de conscience et d'esprit civique et en participant aux prochaines élections.
Certains disent qu'il y a des parties qui sont derrière les troubles et les incidents que connaît le pays ?
- Je ne peux accuser aucune force de manipuler le mouvement social ou la protestation politique des jeunes. Mais, les agissements de ces derniers s'ils ne sont pas maîtrisés peuvent être récupérés par des parties qui ne veulent pas que la démocratie réussisse dans notre pays.
Des incidents parfois graves ont émaillé les travaux de certains meetings que vous avez tenus ces derniers temps, qui en sont d'après vous les auteurs ?
- Encore une fois, je ne peux accuser personne. Mais je peux attester qu'à Feriana un groupe de délinquants aux visages balafrés apparemment bien organisés et aux ordres d'une force occulte nous ont empêché de tenir notre meeting. D'autres groupes visiblement affiliés au front du 14 janvier ont essayé de perturber nos meetings à Foussana et Sidi Bouzid mais ont été facilement maîtrisés. Par contre on n'a pas rencontré de problèmes à Kasserine, Médenine, et Sousse. Ces agissements montrent à quel point la liberté d'expression et les réunions sont menacés par des nouvelles milices.
Mais, les agents de l'ordre n'étaient pas présents ?
- Ils étaient présents à Feriana, mais ne sont pas intervenus.
Mais, lors des autres meetings ils étaient absents, pourtant nous avons informé le ministère de l'Intérieur de nos déplacements avec dates, horaires et lieux. C'est dire que la situation sécuritaire est défaillante.
Comment jugez-vous le gouvernement Essebsi ?
Il est en train de bien gérer les affaires du pays. Je constate une avancée sur le plan social et sécuritaire. Par ailleurs, la politique consensuelle qu'il a initiée semble avoir donné ses fruits au niveau de l'élaboration de nouvelles lois.
Interview réalisée par Néjib SASSI


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