TUNIS, 9 avr 2011 (TAP) - Le fondateur du Parti démocrate progressiste (PDP), Ahmed Néjib Chebbi, a réaffirmé, samedi, à Tunis, l'adhésion de son parti au projet moderniste national initié par les réformateurs tunisiens depuis Kheireddine Ettounsi jusqu'au leader Habib Bourguiba. Lors du conseil national du PDP, M. Chebbi a mis en garde contre les dangers d'une instrumentalisation des mosquées au service de desseins politiques qui visent "à exacerber les sentiments religieux" et "à prôner une nouvelle forme de clientélisme politique dans les milieux sociaux". L'étape actuelle, a-t-il plaidé, commande de défendre la Tunisie "loin de tout agenda politique", d'oeuvrer en vue de recouvrer la confiance des investisseurs étrangers et de mettre en place une infrastructure moderne dans les régions permettant la résorption du grand nombre de chômeurs. Il a salué les efforts déployés par le gouvernement de Béji Caïd Essebsi dans la gestion des affaires courantes de l'Etat et en vue de rétablir la stabilité en cette période transitoire. "Nous sommes tous des musulmans ... la religion doit rester loin du champ politique", a-t-il soutenu affirmant que "la sacralisation des programmes politiques est opposée aux fondements démocratiques". Evoquant les prochains rendez-vous politiques, M. Chebbi a invité les partis politiques, nouvellement créés, à rejoindre les listes du PDP lors des prochaines élections de la Constituante et "de former un front pour défendre les valeurs nationales partagées et les fondements d'une démocratie", a-t-il soutenu. Cet appel du fondateur du PDP, a expliqué Mme Maya Jribi, secrétaire générale du Parti, reflète une volonté de resserrer les rangs. "Il ne s'agit nullement d'un appel à la constitution d'un front face aux mouvements islamistes", a-t-elle précisé dans une déclaration à l'agence TAP. La secrétaire générale du PDP a aussi salué l'adoption par la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution d'un décret-loi portant création d'une Haute Instance indépendante pour les élections de la constituante. Il s'agit, dit-elle, d'une première dans l'histoire moderne de la Tunisie puisque la supervision des élections ne sera pas du ressort du ministère de l'Intérieur.