Par Khaled Guezmir - Décidément, ceux qui peuvent encore croire au « Père Noël » bienfaiteur de la politique doivent déchanter ! Autant nous avons été emballés et subjugués par la fraîcheur bienfaisante de cette Turquie nouvelle autant nous sommes refroidis par son attitude vis-à-vis des révolutions démocratiques et populaires arabes et surtout La Libye. M. Erdogan le « juste » le « courageux » l'homme qui a osé dire « non » à Shimon Perez à Davos, l'homme de la flottille de la liberté au large de Gaza, « défenseur », de la tyrannie et du totalitarisme arabe en Syrie, en Libye et ailleurs ! Incroyable, n'est-ce pas, notre déception est bien amère et elle est à la hauteur des espoirs que toutes les élites arabes ont placés en lui pour aider le Moyen-Orient à bouger, changer de cap et accéder à la liberté, à la dignité et à la démocratie. Dire que la pseudo « neutralité » turque en Libye a pour but de trouver une « sortie honorable » à la crise et protéger des vies humaines, relève de la pure démogagie des puissances et des discours stéréotypés des systèmes qui veulent défendre l'indéfendable, pour protéger tout simplement leurs « intérêts » nationaux sur le court terme malheureusement. Quelle « sortie honorable » en bloquant la machine de l'OTAN qui pour une fois dans son histoire, peu glorieuse, est habilitée par un mandat légal des Nations Unies à défendre les populations civiles contre l'extermination pure et simple par un dictateur acharné et sans scrupule? M. Erdogan est-il conscient que sa politique en Libye ne fait que cautionner et maintenir un pouvoir totalitaire depuis 41 ans contre la volonté de tout un peuple qui aspire à vivre comme les citoyens turcs et rien de plus en démocratie libérale dans un Etat de droit. De quel droit M. Erdogan dénie-t-il à ce peuple, la volonté de vivre sa liberté et sa dignité après un si long règne « a – constitutionnel », d'un maître et de ses fils sans aucune retenue ou limite M. Erdogan, accepte-t-il par exemple, qu'un président turc gouverne pendant 41 ans sans jamais faire une élection et propose, comme « sortie honorable » de nommer, - admirez la générosité -, son propre fils à la présidence de la République Turque ! Impensable n'est-ce pas ! Alors pourquoi la Turquie l'accepte-t-elle en Libye ! C'est quand même triste de revenir à la case départ et au bon vieux Machiavel pour les puissances mondiales et régionales : « La fin justifie les moyens » et la Turquie semble vouloir protéger ses « seuls intérêts » en fermant les yeux sur un véritable génocide à « Misrata » et ailleurs ! Les Libyens s'en souviendront… leur pays leur appartient de droit… C'est à eux de choisir leur mode de vie et de gouvernement et pas quelqu'un d'autre ! Rendons quand même hommage à M. Franco Frattini ministre italien des Affaires étrangères d'Italie, qui après de longs atermoiements a fini par reconnaître la légitimité du peuple libyen et de sa révolution. Au fait, l'Italie a-t-elle moins d'intérêts en Libye que la Turquie ! A vous de juger !