Après un premier sondage d'opinions sur les Tunisiens et les partis et personnalités politiques en Tunisie, réalisé au mois de mars dernier, et dont les résultats ont été suivis avec un grand intérêt, à l'intérieur comme à l'étranger, le bureau tunisien indépendant d'études et de sondage « Global Management Services », (GMS) , sis à Tunis, vient de réaliser un deuxième sondage d'opinions sur les Tunisiens et les élections de l'assemblée constituante, le 24 juillet prochain, qui a montré que 83,20 % des personnes interrogées sont encore indécises quant au choix des candidats à élire pour l'assemblée constituante. Ils ne savent pas encore pour qui voter. Le reste, soit 16,80% est éparpillé sur les partis existants. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la culture politique des Tunisiens, car le sondage a établi, encore, que seuls 9,5 % des futurs électeurs estiment être bien informés sur les partis et les personnalités politiques. Les plus jeunes se déclarent plus informés que les autres. Le Tunisien est plus préoccupé par le travail, l'économie, le sport, l'art et la culture. La politique vient en dernier lieu.
Echantillon de 1304 personnes
L'enquête financée exclusivement sur fonds propres, a porté sur un échantillon de 1304 personnes âgées de 18 ans et plus. Elle a été réalisée sur le terrain, selon la méthode des quotas à plusieurs degrés, en retenant comme variables, la région, le genre, l'âge, et la catégorie socioprofessionnelle. Autre conclusion également très instructive et propre à calmer les fausses ardeurs de certaines figures, les trois quarts des Tunisiens ne se sentent pas représentés par les gens qui parlent « au nom du peuple ». L'appréciation du gouvernement provisoire est équitablement partagée entre les favorables et les défavorables (50 % pour et 50 % contre), mais les deux tiers des personnes de plus de 60 ans soutiennent le gouvernement provisoire. Concernant le scrutin de liste proportionnelle au plus fort reste, les réponses sont de 36 % favorables et 33 % défavorables, les autres sont indécis. Par ailleurs, 73 % des Tunisiens estiment justifiée l'exclusion des responsables de l'ancien régime du processus politique, mais seuls 37 % des hommes sont favorables à la parité entre les hommes et les femmes dans les listes des candidats aux élections, contre 55,4% des femmes. Une personne sur cinq (20 %) déclare être non intéressée par les élections de la constituante. Dans la Capitale Tunis, ce manque d'intérêt atteint près de 30%. Enfin, plus des deux tiers (64,7%) sont pour le maintien de la date des élections au 24 juillet 2011, alors que plus de la moitié des interrogés considère que le financement des campagnes électorales doit être réglementé par des lois. Salah BEN HAMADI