Pour ceux qui ne connaissent pas Siliana, il s'agit d'une ville chef lieu du gouvernorat du même nom. Elle est située à 125 km au sud ouest de Tunis, plus proche de Tunis que beaucoup d'autres villes et pourtant quand on jette un coup d'œil sur le niveau du développement on se retrouve devant un écart qui se passe de tout commentaire ! Au moment où on constate un niveau plus que respectable dans les régions côtières, Siliana se retrouve à la traine. En effet, malgré que la région de Siliana est dotée d'une richesse naturelle rarement retrouvée dans d'autres contrés de la Tunisie et malgré sa proximité de Tunis, elle a été complètement délaissée. Si l'Agriculture constitue la principale activité de ses habitants sa rentabilité reste en deçà de leur espérance et elle ne pourra jamais subvenir à leur besoin le plus élémentaire. Mais la région possède d'autres atouts faits de la richesse forestière ou le capital antique tel que les vestiges de villes romaines, je ne nommerai que Zama, Maktaris ou encore Ozapa. Mais tous ces atouts n'ont pas suscité l'intérêt des responsables politiques durant les 55 ans d'indépendance. Ils n'ont jamais essayé de doter la région d'une industrie agroalimentaire, qui est sa vocation par excellence ni même encourager le tourisme culturel ou écologique, ainsi la région n'a connu pratiquement aucun développement. Mais ce qui est inquiétant, c'est que Siliana va connaître probablement le même sort après la Révolution. Car si on ne voit rien venir en détail comme plan de développement, on constate du moins à travers la conférence de presse du Ministre de l'Equipement et du transport que cette région va être encore une fois délaissée ! Et pour cause, le plan autoroutier de la nouvelle Tunisie révélé par le Ministre. Ainsi donc, dans sa conférence de presse, il a parlé de : - l'autoroute Enfidha-Gafsa qui desservira certainement les gouvernorats de Kairouan, de Sidi Bouzid, de Kasserine, de Gafsa et peut-être sera prolongée plus tard jusqu'à Tozeur. - l'autoroute Sfax- Gabès-Ben Guerdan et qui sera utile pour les gouvernorats de Gabès, Kebili, Médenine et Tataouine. - Enfin, l'autoroute Béja-Ghadimaou qui couvrira les gouvernorats de Béja, Jendouba et peut-être celui du Kef. En voyant ce plan, on constate que Silana est encore oubliée. Je vois mal comment peut-on parler de développement régional sans parler d'infrastructure et particulièrement routière et ferroviaire. L'investisseur qui mettra plus de 2 heures de temps pour parcourir les 125 km reliant Tunis à Siliana avec les risques d'accidents de la route qu'on connaît sur la GP4, ne va pas faire tant de sacrifices. A propos de la voie ferrée, je précise que Silana se trouve à moins de 17 km seulement de la voie qui relie Tunis au Kef, une petite rallonge arrangerait certainement les investisseurs, d'autant plus que ce projet a été déjà retenu depuis le début des années 80. Mais hélas, il est resté lettre morte comme tant d'autres projets dans la région. Messieurs les ministres du Développement régional et celui de l'Equipement et du transport sont priés de tenir compte du retard accusé par cette région et la situation précaire dans laquelle vivent ses habitants.