Par Khaled GUEZMIR – A écouter certains « leaders » politiques tunisiens on a l'impression que le déluge risque à tout moment de nous tomber sur la tête ! Rien ne va… « la vigilance » doit être de rigueur et les « fantômes » de la contre-révolution rôdent un peu partout à telle enseigne qu'on a l'impression que la « fliquitte » de l'ancien régime a laissé la place aux forces occultes de la « trahison » qui veulent profiter ou même s'approprier la Révolution ! Même Si Moncef Marzouki, professeur en médecine sadikien et sorbonnard militant actif des droits de l'homme connu et décoré même en Inde pour son pacifisme politique inspiré du grand Ghandi, emprunte et s'acharne dans cette voie sans prendre les précautions de se dire : au fait la mobilisation permanente pour une certaine agitation est-elle le mode de gouvernement que la jeunesse et le peuple tunisiens attendent d'un « candidat » à la présidence de la République. En tout cas j'ai suivi avec attention son interview sur « France 24 » et j'ai attendu en vain un mot porteur d'espoir pour nous tous qui vivons l'angoisse de voir notre héroïque Révolution échouer et aboutir à de nouveaux totalitarismes. Le Dr Marzouki savait-il qu'à part les Tunisiennes et les Tunisiens, c'est aussi l'opinion européenne et internationale qui étaient à l'écoute pour évaluer la prestation de « l'homme nouveau » de la politique tunisienne censé apporter des idées claires, un programme serein et pratique et surtout mobiliser pour construire et proposer des solutions à des problèmes de développement économique et politique ! La seule réponse du Dr Marzouki a été d'encourager et inciter les jeunes à occuper la rue et à manifester sans relâche… pourquoi… pour bâtir l'avenir.. ! Quel avenir.. ! M. Marzouki semble malheureusement et dramatiquement à court d'idées en la matière. D'abord pagaille, puis on verra ! Ce genre d'intervention nous le trouvons aussi chez d'autres nouveaux « leaders » abonnés présents dans toutes les chaînes de TV nationales pour diffuser la peur et le désespoir dans les rangs de ceux qui ont véritablement fait la Révolution, à savoir, les jeunes diplômés, chômeurs et les travailleurs qui aspirent à la dignité et au mieux être dans un système libéral et démocratique paisible dans une Tunisie fraternelle où il fait bon vivre. Depuis Aristote nous savons que la politique est l'art du gouvernement dont la principale tâche est de rendre les gens heureux en oeuvrant pour le bien-être, la quiétude et la liberté. Pourquoi ne pas dire d'abord que la Tunisie a déjà réalisé un beau miracle : la destitution d'un dictateur corrompu et de son entourage. Que malgré la mauvaise conjoncture à nos frontières et le manque à gagner de notre économie après une période d'insécurité, la Tunisie se relève et relève le défi d'exister d'abord comme la première nation démocratique arabo-musulmane, depuis Mouaâwiya Ibn Abi Sofiène, le Calife Omeyade, et d'aller de l'avant sur le plan économique et social en remettant sur les bons rails : l'industrie, l'agriculture, le tourisme et même la culture ! Pourquoi cette fébrilité de nos politiques si peu représentatifs, mais candidats à toutes les magistratures de ce pays et tout ce pessimisme qui assombrit notre ciel si beau par ce printemps démocratique qui doit nous rendre en principe heureux et fiers d'appartenir à ce pays si doué et si méritant. Au risque d'être pris par un naïf qui n'a rien compris ou si peu, je préfère dire à nos jeunes : soyez optimistes. Regardez l'avenir avec passion et ferveur… soyez persévérants, ambitieux mais raisonnables et disciplinés. La Tunisie appartient à ceux qui savent l'aimer, préserver ses acquis et entamer de nouvelles conquêtes pour atteindre le niveau européen. La Tunisie n'a pas besoin de violence verbale ni de mobilisation pour la haine, mais d'une culture de l'optimisme, de l'espoir, de la fraternité et de la solidarité libre et positive. Tout le reste n'est que bavardage insignifiant parce qu'excessif !