La participation de l'UGTT dans les élections de la Constituante ont fait l'objet d'un débat très chaud entre les syndicalistes lors de la réunion de la Commission Administrative Nationale tenue les 18 et 19 juillet. Si aucune décision n'a été prise définitivement à propos de la question, une nouvelle position a été développée par les syndicalistes. En fait, les échos laissent entendre que l'Union Générale Tunisienne du Travail envisage d'élaborer un programme social, économique et politique pour qu'il soit présenté par la suite aux partis politiques intéressés par une éventuelle coalition. Ce sont les syndicalistes eux-mêmes qui élaboreront ce programme en collaboration avec les compétences nationales. Nul ne peut nier que l'UGTT a toujours joué un rôle historique et décisif dans le paysage social et économique voire politique. Rappelons qu'elle a élaboré en 1954 son premier programme économique et social qui a inspiré d'ailleurs, le parti politique le Néo-Destour, d'où l'influence de l'Union Générale Tunisienne du Travail sur la scène politique et sociale du pays. Mais, à trois mois des élections, l'UGTT sera-t-elle en mesure de présenter un programme économique et social bien ficelé susceptible de résoudre les problèmes dont souffre la Tunisie ? Qui sont ces forces qui prônent cette idée ? S'agit-t-il d'une vraie démarche vers la démocratie ? De tas de questions qui se posent actuellement d'autant plus que les partis politiques commencent à s'ouvrir pour des coalitions. Et si les autres structures patronales et organisations nationales (UTICA, UTAP…) adoptent la même démarche, le Tunisien sera-t-il capable réellement de faire son choix librement sans être manipulé par un parti quelconque, une organisation ou une structure syndicale ? Sana FARHAT