Espérance-Etoile, c'est l'affiche de cette finale qui promettait beaucoup. Le champion de Tunisie confronté à son dauphin qui lui a tenu la dragée haute tout au long de la saison et qui voulait à tout prix terminer cet exercice par un sacre. Pour l'Espérance, c'est la cerise sur le gâteau. Les deux équipes se présentèrent avec sur les épaules le drapeau tunisien. Mais les intentions des uns et d'autres étaient loin d'être fraternelles. Les deux cartons reçus par Meite et Msakni en tout début de la rencontre le prouvent. La devise des deux équipes était claire: pas de quartier. Entame de match agressive
Des deux côtés, on aborda le match pied au plancher. Côté Espérance, Maâloul, n'ayant guère le choix, aligna une formation privée d'un attaquant de métier. Pour l'Etoile et Kbaïer, les deux meilleurs attaquants étaient sur le terrain…Seulement pendant un quart d'heure. Santos avait décidé de quitter l'aire de jeu en écopant d'un carton rouge des plus stupides (15'). Vraisemblablement, il avait craché sur Korbi devant un arbitre, mis à rude épreuve dès les premières touches de balle de cette finale électrique et à qui, on n'a guère facilité la tâche. L'attaquant brésilien pénalisa ainsi son équipe qui fut la première à se montrer dangereuse par le biais de Chehoudi (10'), bien servi par Santos. Le tir de l'Etoilé fut paré par Ben Chrifia qui n'avait pas tremblé. L'infériorité numérique donna des ailes aux « Sang et Or », du moins lors des premières minutes qui suivirent l'expulsion de l'attaquant étoilé. En effet, Traoui eut une occasion en or pour ouvrir le score après un centre au premier poteau de Sameh Derbali (17'). L'international espérantiste, à quelques mètres de la cage, rata une occasion en or. Certainement la plus franche de cette période. Après cette chaude alerte, les débats devinrent équilibrés. Les occasions encore plus rares et le jeu dur, à la limite de la correction, encore plus accentués. Meite fut le plus en vue dans ce domaine réserva un traitement à Youssef Msakni à la mesure du talent du « Sang et Or ». On disputait les dernières minutes de la première mi-temps. L'Espérance qui avait repris les commandes en dominant outrageusement le milieu de terrain ouvrit le score par l'inévitable Darragi. Un joli but, une belle combinaison avec trois touches de balles. Le premier à amorcer cette offensive fut Msakni qui aéra le jeu en optant à droite pour Afful. Ce dernier a attendu l'arrivée de Derbali qui a servi sur un plateau le capitaine espérantiste. Devant une cage vide, il ne pouvait rater l'aubaine. Un but à zéro, c'est le score de cette première mi-temps qui se termina logiquement à l'avantage de l'Espérance. L'Etoile a essayé de réagir avant la pause par le biais de Akaïchi, auteur d'un effort personnel mais il se heurta encore une fois à Ben Chrifia (43'). La deuxième période s'annonçait tout aussi disputée avec un avantage certain pour l'Espérance qui menait au score et qui évoluait depuis la quinzième minute du match en supériorité numérique. Mondher Kbaïer se devait de réagir. Il ne l'a pas fait puisqu'au retour des vestiaires les acteurs des deux équipes étaient les mêmes…ou presque puisque Bachtobji avait déjà quitté le terrain pour blessure et fut remplacé par Aymen Ben Amor (44').
Se mettre à l'abri
C'est ce que devait faire l'Espérance pour éviter un éventuel retour de l'Etoile. On ne voulait pas prendre des risques démesurés d'autant plus que l'Etoile était bien positionnée sur le terrain et ne donnait pas l'impression d'avoir dit son dernier mot. Le temps s'écoulait sans que l'on enregistre la moindre occasion jusqu'à la 18ème minute quand Akaïcha, le meilleur de son équipe, se débarrassa de Derbali et tira en force alors qu'il était en bonne position, sans toutefois trouver le cadre. Sentant le danger, les protégés de Maâloul montèrent d'un cran pour porter le danger devant la cage de Aymen Mathlouthi qui s'opposa avec brio à un tir de Afful des vingt mètres (69'). Une minute plus tard, il évita le pire grâce à un Bouazzi égoïste et gourmand. Et pourtant, il avait la possibilité de servir Msakni, libre de tout marquage. Il céda sa place dans la minute qui a suivi à Khaled Ayari. Il restait beaucoup de temps à jouer. Un peu trop pour l'Espérance qui avait curieusement, encore une fois, reculé. Petrolli tenta sa chance de loin sur coup-franc, sans succès (81'). Radhouène Felhi butera, lui aussi, sur Ben Chrifia. Le coup de tête du défenseur étoilé était en pleine lucarne (86'). Les « Sang et Or » jouèrent avec le feu lors des dernières minutes. Ils se contentèrent plutôt de gérer. Ils ont beaucoup souffert avant de s'imposer et de joindre la Coupe au championnat. Les quatre minutes temps additionnels furent encore plus longues que les 45 minutes du temps réglementaire. Même Khaled Ayari trouva le moyen de prolonger la souffrance en ratant un but tout fait (91'). Un beau vainqueur qui confirme son titre de champion. Pour l'Etoile, un seul coupable: il a pour nom Dos Santos. Sinon, un grand bravo au keeper « sang et or » Ben Chrifia et Akaïchi, les meilleurs sur le terrain.