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Voilà l'alchimie « sang et or » !
A L'endroit des choses - Meddeb (l'anti-vedette) , Maâloul (la vedette), la (re)socialisation du club et le projet futuriste
Publié dans Le Temps le 09 - 08 - 2011

Ainsi, donc, il y a, un effet, Maâloul et cet effet est décapant. On l'aime ou on le déteste. Il ne laisse pas indifférent. Et surtout que sa vocation de consultant au service des chaînes huppées aura vite fait de le ranger parmi les théoriciens habiles à disséquer scientifiquement un match à la télévision, mais dépassés au contact de la réalité du terrain. Seulement, voilà : Maâloul a ce côté mondain, qui en fait un gentleman, bon chic, bon genre. Et il a aussi l'art de faire un pied de nez à ses détracteurs;
Joueur, l'un des meilleurs régisseurs centraux de tous les temps – à ne pas confondre, néanmoins, avec Tarek qui joue vingt mètres devant, c'est à dire adossé aux joueurs de pointe – le petit Maâloul, lancé par feu Hmid Dhib en seniors, et qui présentait ce jour-là, une carte de visite de deux buts dans les filets du Stade Tunisien – avec ce numéro (12) plutôt hérétique - était déjà visiblement un petit rebelle. Il dérogeait à toutes les gradations hiérarchisantes et hiérarchisées au sein de l'Espérance. Il y avait Tarek, Temime et presque simultanément à son accession, Ben Yahia : il voulait déjà être leur leader.
Il aura, donc, grandi et poussé dans une psychologie de leader tantôt frustré, tantôt ricanant et, inévitablement, cette « inconscience objective » décuplait un égocentrisme triomphant. Mais il dérangeait. Et, pour défier l'adversité, il relevait la gageure de faire le professionnel en Allemagne, puis, au crépuscule de la carrière, s'expatriait à Bizerte avant d'en devenir l'entraîneur (après des expériences au Kef, par exemple), puis carrément l'entraîneur du… Club Africain ! Blasphème. Enfant, impie ! Enfant maudit. A l'évidence, il cherchait à se libérer de ce démon espérantiste qui l'habitait. Le tourmentait. Lui renvoyait son excentrisme à la figure. Or, on ne peut rien contre un envoûtement du type qu'exerce l'Espérance sur ses enfants.
On ne se débarrasse pas de l'Espérance. Même pas et, surtout, pas, avec un matricide qu'a maintes fois tenté Maâloul. En vain.
Le temps passe. A Milan, lorsqu'il commentait en direct les matches du Calcio aux côtés d'Altobelli et Maldini, il avait simultanément une oreille toujours irritée pour l'après-midi espérantiste. Il titubait même. Il suit ses pas, mais s'interdit de critiquer ses entraîneurs.
En revanche, les supporters le mettaient dans toutes les soupes. Au fond, c'est ce qu'il a toujours cherché : hanter les milieux espérantistes parce que l'Espérance le narguait.
L'inspiration de Hamdi Meddeb
C'est pratiquement au moment que l'on attend le moins que se produisent les rebonds et que se meuvent les soubresauts de l'Histoire. L'Espérance dominait le championnat.
Faouzi Benzarti – que l'Espérance n'a jamais aimé et qui n'a jamais aimé l'Espérance ! – faisait son travail de « pro »… mais un « pro » plutôt enclin aux situations conflictuelles. La gestion du vestiaire, les rapports tendus avec Kenzari, les dérives des joueurs et ce football d'un réalisme mécanique n'étaient pas au goût de Hamdi Meddeb. Le président espérantiste est une anti-vedette par excellence.
Il n'aime pas voir sa photo sur les journaux et évite les caméras. C'est une force réellement tranquille. Mais, en joueur de l'Espérance, quand il était petit, en enfant de Sidi El Bahri, là où se dispense un certain art d'être espérantiste, c'est, d'abord, un puriste, (un puritain même), qui paie sans gémir mais qui n'aime pas qu'on se paie sa tête. La séparation avec Benzarti devenait inévitable : l'Espérance gagne mais joue mal. Kenzari lui succède : mais il est trop pressé. Et Meddeb, sans doute, le dirigeant qui a le plus déboursé d'argent de sa poche sait que le temps a horreur de ce qui se fait en dehors du temps.
Et ce fut celui que l'on attendait le moins : Maâloul. Un Maâloul qui gagnait beaucoup d'argent comme consultant de la chaine de Dubaï et qui n'hésita pas une seconde à rallier le parc « B » : Maintenant, il est bien dans la réalité et non plus dans le fantasme.
L'ennui c'est que Hamdi Meddeb n'est jamais aussi solitaire que lorsqu'il est facilement accessible. On ne peut pas l'embobiner.
Et ce qui est sûr, c'est que les deux hommes se sont mis d'accord sur un projet futuriste sans renoncer au leadership. Hamdi Meddeb est dans sa logique : l'Espérance doit renouer avec sa vocation d'école de vie, et de football.
Il n'est pas très féru de tentations expansionnistes et de pesanteurs géostratégiques. Oui, l'Espérance, à ses yeux, reste le centre du monde. Mais, d'abord, ses enfants ! Une (re) socialisation s'étant à un certain moment diluée pour des raisons politiques compréhensibles mais outrancièrement régionalistes. Sauf qu'on a bien vu que les avatars régionalistes sont tenaces et même après le 14 janvier. Le duel « Espérance/Etoile » pré-figure d'une nouvelle bipolarisation du football. Et c'est, sans doute, inévitable.
Certes, on a beaucoup attaqué l'Espérance. On s'est mièvrement emmêlé les pinceaux dans des insinuations, des allusions auxquelles Bennour a répondu avec élégance. Sauf que, jamais, club « sang et or », n'a été autant dépolitisé que sous l'ère de Hamdi Meddeb. Et si ses prédécesseurs ont jeté les bases d'un gigantisme « sang et or », lui, il en a fait à la fois un club qui fonctionne comme une entreprise et une famille. C'est le secret d'une adéquation difficile. Une sorte de réhumanisation de l'Espérance. Et sans cela, Nabil Maâloul triomphateur du doublé à sa première saison, ne serait pas prophète en son pays.
A quoi joue Maâloul?
Nabil Maâloul a eu de grands entraîneurs dans sa vie. Et il fut le second de Roger Lemerre que nous ne regretterons jamais assez même s'il nous mettait tout le temps en rogne. Maâloul fut même beaucoup plus qu'un second : un siffleur du type qui rythmait Om Kalthoum.
Il aime, oui il aime à s'identifier aux personnages qui font l'exception. Le « spécial one » du type Mourinho : maintenant, l'entraîneur de l'Espérance à la conviction d'en être la réplique miniaturisée. Mais au-delà des comparaisons, des clichés, des sobriquets et de la mythologie, c'est la première fois depuis très longtemps, depuis Amarildo et Pietchnieczek que l'Espérance pratique un tel football. Et avec autant de jeunes dont l'icône est Ben Cherifia, ce gardien fantastique. C'est là qu'il convient de parler de cycle nouveau. Surtout avec une moyenne d'âge n'excédant pas les 24 ans et un milieu de terrain d'une autre dimension. Le coach espérantiste se comporte plus en manager qu'en simple entraîneur. Il prospecte. Il discute beaucoup avec son président. Il cache son jeu aussi de sorte qu'on ne puisse pas parler d'un système espérantiste mais de systèmes. Une équipe qui passe l'espace d'un match d'un 4-3-2-1 à un 3-4-3 voire à un 4-4-2 classique, ce n'est pas usuel et ce n'est pas coutumier. Meilleure attaque ; meilleure défense et avec tous ces systèmes modulables et un Darragi qui tutoie la perfection : il y a là à la fois de la rigueur et aussi l'allégresse propice à la création. C'est cela l'apport fondamental et pour ainsi dire la touche Maâloul. Avec quelqu'un d'autre que Hamdi Meddeb il n'y serait pas parvenu. Car, avec Maâloul on ne gère pas que l'entraîneur. On gère aussi le personnage.
Raouf KHALSI
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SABRI SLEMA [email protected]


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