«L'Economie Solidaire»: tel est le thème de la Conférence nationale organisée, hier, par la Société Nouvelle d'Impression, de Presse et d'Edition (SNIPE), le Laboratoire d'Intégration Economique Internationale (LIEI) et le Laboratoire de Finance, de Comptabilité et d'Intermédiation Financière de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis. Cette conférence a été présidée par MM. Rafaâ Dekhil, ministre chargé de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers, Mohamed Gontara, Président-Directeur Général de la SNIPE et les intervenants. Dans son allocution, M. Rafaâ Dekhil a mis l'accent sur les réalisations présidentielles dans le domaine de l'économie solidaire et sociale. C'est d'ailleurs à cet effet que le Chef de l'Etat, M. Zine El Abidine Ben Ali a créé le Fonds de Solidarité Nationale 26-26 en 1993, la Banque Tunisienne de Solidarité en 1997, le Fonds de Solidarité Mondiale en 2002, le Fonds National de l'Emploi 21-21 en 2000 et la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises en 2005. Il a, également, créé un Prix de Solidarité Mondiale pour le 8 décembre de chaque année, et ce, dans le but de renforcer ce secteur. En outre, la Tunisie est classée 32ème mondiale parmi 165 pays, 2ème africaine et 5ème pays méditerranéen au niveau de sa stabilité politique, d'après Monsieur le ministre. Ainsi, elle est classée la 1ère maghrébine et africaine pour la 3ème année successive selon le classement de Davos, et 1ère des pays arabes selon «International Living». C'est un grand honneur pour la Tunisie. De son côté, M. Messaoud Boudhiaf, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis (FSEGT) a défini l'économie solidaire, lors de son intervention intitulée «l'Economie solidaire: un instrument de politique économique incontournable», comme suit: l'Economie solidaire comprend toutes les activités économiques réalisées grâce aux relations de solidarité. Elle permet à l'initiative privée de s'épanouir. En outre, en Tunisie, l'économie solidaire constitue un axe stratégique de la politique économique.
Les actions de solidarité en chiffres Notre interlocuteur a, de même, mis au point les réalisations et les actions dans le domaine de l'économie solidaire, à savoir: - D'août 1998 à septembre 2008: l'octroi par la Banque Tunisienne de Solidarité BTS de 105.000 crédits d'un montant d'environ 545 millions de dinars. - De 1999 à 2007: 249 est le nombre d'associations de développement et 284.700 crédits sont accordés, d'un montant total de 232.660 millions de dinars. - Du 15 mars 2005 au 15 mars 2009: la BFPME a accordé des crédits d'un montant de 40.067 millions de dinars… Ces actions ont causé la baisse du taux de pauvreté de 13% en 1980 à 4,2% en 2000 et enfin à 3,8% actuellement. Dans le même ordre d'idées, la politique de solidarité a contribué à améliorer la croissance en Tunisie et à assurer sa régularité, malgré les dernières années difficiles, à tel point que ce taux a atteint plus de 5%. Quant à M. Carlos Lozano, Secrétaire Général du Réseau Euro-méditerranéen de l'Economie Sociale (ESMED), il a indiqué, dans son intervention intitulée «Partenariat Euro-méditerranéen et Economie Solidaire» que le réseau ESMED est une plateforme créée depuis novembre 2000 et qui existe en Tunisie, au Maroc, en Espagne, en Italie, au Portugal et en France. Son objectif principal est de contribuer au dialogue entre les organisations de l'économie solidaire du Sud de l'Europe et celles des pays du Bassin Sud de la Méditerranée. Notre intervenant a mis l'accent sur la réalité de l'économie sociale dans les pays méditerranéens comme la Tunisie qui a possédé plus de 60.000 coopératives avec plus de 7,8 millions en 2004 alors que l'Algérie a possédé, pour sa part, 33 mutuelles en 2008, 73 entreprises reprises par les salariés et 481 coopératives agricoles en 2000… Toutefois, durant la période 1998-2002, la croissance économique dans les pays méditerranéens a été négative (-2,8%). En 2003, cette croissance a été marquée par une tendance inversée (3,1% en 2003 et 3,7% en 2004). Néanmoins, cela reste insuffisant afin de réduire le taux de chômage. De ce fait, il est nécessaire d'avoir recours à des réponses à un besoin commun comme l'emploi ou l'accès aux services d'intérêt général, la création de richesses dans les zones géographiques défavorisées, la solidarité et la cohésion sociale…
Le renforcement de l'économie solidaire M. Lozano a, de même, estimé que les actions de renforcement de cette économie sont multiples sachant l'augmentation de la capacité de gestion d'entreprise et la technique de personnels des entreprises et des organisations de l'économie sociale, et ce, dans le but d'améliorer leur accès aux marchés de biens et services. Ainsi, la promotion de l'internationalisation de ces entreprises est une action importante.
«L'année 2008… l'année de toutes les crises» Lors de son allocution, M. Ezzeddine Abaoub, Professeur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, a présenté «l'économie solidaire, une alternative à la crise économique mondiale actuelle». Il a parlé des différentes conséquences de la crise telles que la faillite des banques, l'augmentation du taux de chômage, la baisse de la production industrielle, la flambée des taux d'inflation, la détérioration du pouvoir d'achat, la baisse de la demande, la défaillance et la faillite des entreprises, la récession voire la dépression économique… Cela prouve que l'année 2008 est l'année de toutes les crises, selon notre intervenant. D'autre part, l'économie solidaire est une alternative à la crise, d'où une nécessité de la gouvernance macro-économique, la régulation de l'économie financière, l'intermédiation financière comme un outil de cohésion sociale. En somme, la Tunisie est restée à l'abri de la crise financière et économique internationale. Pour dépasser cette situation, on est censé de sensibiliser les experts du domaine par son importance dans le développement des pays émergents.