Les Tunisiens qui raffolent des veillées ramadanesques ont facilement adhéré à un nouveau courant de soirée. Ainsi, la politique émergeant en force dans notre société, nos concitoyens ne tardent pas à rejoindre une soirée ou meeting organisé par leur parti ou alors un parti qu'ils veulent découvrir. Cela a aussi été le cas quand le Pôle démocratique moderniste a organisé son meeting samedi soir qui a varié entre discours et animation. Le Pôle Démocratique Moderniste fondé le 31Mai 2011, est une coalition de cinq partis politiques (Mouvement Ettajdid, Parti Socialiste de Gauche (PSG), la voie du Centre, Al Wifek El Jomhouri, Mouvement pour la Citoyenneté et la démocratie) et de cinq initiatives d'Indépendants (Collectif National des Indépendant(e)s du pôle, Initiative Citoyenne, Ligue des Indépendants du Pole, Assez de Divisions, Allons de l'avant et Pour Un pole démocratique, progressiste et culturel. Un invité a par ailleurs été sollicité pour prononcer un discours; ce fut le militant palestinien Nayef Hawatmeh, Secrétaire général du FDLP (Front Démocratique pour la Libération de la Palestine). Identité et défis Le porte-parole officiel du pôle; Jenidi Abdeljawad a soulevé durant le meeting la question de l'identité tunisienne. Il a souligné que la Tunisie est arabo-musulmane de par la constitution et la réalité actuelle, mais il ne faut non plus pas occulter son identité maghrébine, africaine et méditerranéenne et qui est son identité de par les différentes civilisations ayant construit et abouti à la Tunisie d'aujourd'hui. Les animatrices du meeting ont quant à elles évoqué le rôle de la femme et ont rappelé que cette femme est aussi la mère qui a enfanté les enfants de la révolution. Ainsi, il ne faut point qu'elle se départi de ses droits pour devenir «citoyenne de deuxième ordre». Abdeljawad a souligné le danger que représentent l'argent alimentant les partis politiques et dont on ne connaît pas les sources, l'utilisation de sentiment religieux dans la campagne électorale, le grand nombre de partis et d'associations, l'émergence de groupes constitués par des personnes ayant servi l'ancien régime et l'hésitation du gouvernement à rompre avec l'ancien régime, sur les plans national, local et régional. Il a également évoqué la nécessité de juger et de condamner les responsables de la mort de Tunisiens lors de la révolution et les corrompus et ce, dans la plus grande transparence. Le gouvernement se montre incapable, selon M. Abdel Jawad de réaliser des réformes sur les niveaux sécuritaire et juridique, d'où l'incertitude de l'avenir de la Tunisie qui glisse vers le désordre. Tous ces défis et dangers font de la réussite des élections du conseil institutionnel une priorité d'une grande importance. Pour terminer, il a rappelé qu'il est tout aussi important d'assurer la complète égalité entre femmes et hommes. Le rôle du conseil institutionnel M. Abdel Jawad a souligné le rôle du conseil dans l'instauration d'une nouvelle constitution et n'exerçant que durant un mandat d'un an après les élections. Il aura comme mission de prendre les décisions les plus urgentes et de couper définitivement avec l'ancien régime. La Tunisie devrait pouvoir entamer une ère de développement global et équitable et de transparence institutionnelle qui assurerait les droits des prochaines générations. Ainsi, la nouvelle constitution devrait non seulement assurer cela, mais instaurer également les fondements des droits sociaux, économiques et fondamentaux du Tunisiens, instaurer un pouvoir législatif indépendant et protéger la sécurité de l'Etat et sa stabilité. Elle devrait aussi instituer la non centralisation, le gouverneur et le délégué devraient être élus.