Quand le Club Africain et le Club Athlétique Bizertin ont ouvert le bal des assemblées générales avec deux listes en concours, des urnes, un comptage des voix, on avait crié « La démocratie est belle » et nos clubs ne seront plus sous tutelle. L'Etoile Sportive du Sahel avait pris le même chemin et, avec deux listes, le suspense était certain. Or que constate-t-on, aujourd'hui, dans la quasi-majorité des autres clubs qui ont tenu leurs assemblées générales ? Il n'y avait qu'une seule liste et le « vote démocratique » était bien triste… En effet, on ne se bousculait pas au Stade Tunisien, à la JSK, à Béja, à Zarziz, à Gafsa, à Béni Khalled, etc, où il n'y avait aucun besoin de bulletins, d'isoloirs d'urnes, de comptage tant le jeu démocratique était « sage ». Un tel constat mérite, bien sûr, l'analyse car le « mal » n'a rien à avoir avec la démocratie (les portes étaient ouvertes aux éventuels candidats), mais avec la nature propre des clubs, leurs statuts, leur gestion, leurs ressources, leurs finances. En effet entrer dans un club, c'est « casquer », et avec la nouvelle réalité du pays, les dirigeants n'auront plus le soutien des autorités qui ont d'autres chats à fouetter. Et si on n'entre plus aujourd'hui dans un club, c'est qu'il n'y a plus de contre-partie, du moins visible. On assiste, donc, à la fuite des dirigeants et ceux qui restent, avec un grand courage, méritent toute notre considération…