Ce n'est pas la première fois qu'un groupuscule étranger s'infiltre sur le territoire national. Déjà, lors des années 90, des éléments de la Garde Nationale, (à la frontière algérienne) avaient été tués par des éléments du GIA. Ce sont des martyrs et on les a oubliés, tout simplement parce que l'on ne communiquait pas sur les questions de sécurité. Et si on a dû le faire, (dans la langue de bois), comme pour le groupe de Soliman, c'est parce que toute la planète en parlait. Pendant les jours de black-out, nous donnions une image piteuse de nous-mêmes : celle du cocu magnifique ! Hier – et même avant – le gouvernement a donné des détails sur l'affaire de Douz. Les conférences de presse à raison de deux par semaine relancent le vieux débat sur le courage de communiquer dont doit se draper l'action gouvernementale. Cette pratique, instaurée par le cabinet Caïd Essebsi, lève déjà des tabous : on vous dit tout. Bien entendu, on trouvera toujours à redire. On soupçonnera toujours le gouvernement de garder des choses pour lui. On extrapolera à l'envi. Le fait est que les Tunisiens se redécouvrent, après le 14 janvier, dévoreurs de sensations. Ils en redemandent. Sauf, qu'on ne peut pas inventer des scenarii pour satisfaire des relents fantasmatiques ayant trop longtemps sommeillé dans la conscience collective. Sans doute, ne faut-il pas (par exemple), tomber dans l'alarmisme sécuritaire. Mais, il ne faut pas, non plus, minimiser la capacité meurtrière de certains groupuscules, les uns à la solde de l'Aqmi, les autres appartenant aux cartels de la drogue, ou d'autres encore aux réseaux d'émigration illégale. La position géographique s'y prête. Et l'on voit bien que police et armée collaborent, qu'on ne peut se passer ni de l'une, ni de l'autre et qu'aucun pays au monde, la Tunisie pas plus qu'un autre, ne sera en sécurité sans ses services spéciaux. C'est là que s'est planté, un ex-récent ministre de l'Intérieur. Car, cette confusion avec « police politique » (ayant toujours fonctionné intra-muros) est pour le moins regrettable.