Publicité des partis politiques Kamel Jendoubi rappelle tout le monde à l'ordre On n'en finit pas paraît-il avec la question de l'interdiction de la publicité politique ayant fait l'objet d'un grand tapage médiatique. La décision de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, ayant fait beaucoup de mécontents, a été suivie par l'entêtement de quelques partis politiques qui, non seulement ont refusé de se plier aux règles, mais ont saisi la justice pour trancher dans l'affaire. Des partis ont choisi de déroger à la règle «Les uns ont dit que l'interdiction de la publicité politique ne relève pas des prérogatives de l'ISIE, les autres nous ont demandé carrément, ‘'qui vous êtes'' ? » avance Kamel Jendoubi président de l'ISIE qui continue en rappelant à qui le souhaite bien « Mais nous sommes l'ISIE, l'organisation élue par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, à qui incombe la tâche de l'organisation des élections de l'Assemblée constituante. » commente-t-il. Kamel Jendoubi ne se fera pas mieux comprendre par ceux qui ont décidé de s'en prendre à l'instance qu'il préside surtout que le Tribunal administratif vient tout juste de rejeter la demande de suspension de la décision de l'ISIE quant à l'interdiction de la publicité politique pendant la campagne électorale. Kamel Jendoubi ne le rappellera pas suffisamment, car la question revient à chaque fois comme un leitmotiv. Et à ce sujet, le président de l'ISIE ne se montrera plus explicite ou moins tranchant « Le code électoral est clair. Et les délits liés à la campagne électorale également. » dit-il en évoquant une autre question ayant fait couler beaucoup d'encre dans nos les colonnes des journaux et ayant fait beaucoup parler d'elle dans la presse audio-visuelle. Il s'agit bien de la corruption et de l'achat des voix des électeurs. L'argent politique a une odeur Et comme il s'agit de coquettes sommes qui ne laissent pas indifférents en ces temps d'économies, Amor Tounakti membre de l'ISIE, n'a pas lésiné à rappeler à l'ordre les partis qui veulent par tous les moyens faire l'impasse sur la réglementation en vigueur. « L'Instance supérieure indépendante pour les élections est chargée d'assurer le respect par les élus des règles dûment fixées. Elle peut annuler les résultats préliminaires des élections enregistrés par les élus s'il s'avère qu'ils n'ont pas respecté ces règles. L'ISIE a la compétence juridique de le faire. Et si le tribunal a tranché en sa faveur c'est parce qu'il s'agit d'une instance jouissant d'un pouvoir réglementaire. » fait remarquer Mourad Ben Moualli membre de l'instance qui répond à une question qui lui a été posée quant au verdict du tribunal concernant la publicité politique. « Je tiens à vous informer que le contrôle du financement des partis est la responsabilité de l'ISIE, de la cours des comptes et des tribunaux spécialisés mais aussi de la société civile, les journalistes et tous les citoyens qui pourraient relever un quelconque dépassement. On sait que la corruption est difficile à prouver, mais ne serait-ce qu'en informant les instances compétentes qu'on pourra aider à dénoncer ce genre de délits en temps électoral. » commente Amor Tounakti qui a passé en revue les peines que peuvent encourir les partis qui seront incriminés dans des affaires de corruption. Quant au financement des partis notre interlocuteur rappelle que les partis politiques ne doivent pas dépasser la somme de la subvention de l'Etat multipliée par trois, et ce pour chaque circonscription. A partir de lundi, les experts de l'instance sur le terrain Pour éclairer l'assistance Amor Tounakti donne des exemples démonstratifs « pour la circonscription de Tunis un parti politique ne doit pas dépasser la somme de 25 mille dinars pour financer sa campagne. Pour la circonscription de la Manouba les dépenses sont plafonnées à 16 milles dinars. » dit-il en expliquant que les experts de l'ISIE qui seront sur le terrain à partir de lundi vont passer au crible les dépenses des partis qui ne vont plus pouvoir déroger à la règle. Les dépassements à relever feront l'objet de conférences de presse hebdomadaires que tiendra l'ISIE avec les parties concernées. On y reviendra.
«Un Imam fait la propagande d'Ennahdha dans une mosquée» Kamel Jendoubi a fait remarquer lors de la conférence de presse qu'il a tenue hier qu'un journal de la place a commis une diffamation à son encontre en lui faisant dire à tort qu'il a averti le parti Ennahdha pour avoir fait de la propagande politique dans un lieu de culte. « On a dit que j'ai averti le parti de Rached Ghannouchi qui laisse faire un Imam du côté d'El Mourouj, lequel a parlé du programme d'Ennahdha lors du prêche du vendredi. C'est insensé, et je recommande aux journalistes auteurs de cette diffamation grave de faire preuve de responsabilité et de professionnalisme dans l'exercice de leur métier. » commente-t-il.
Les handicapés vont pouvoir voter, mais… Pour les handicapés, l'ISIE a pris certaines dispositions ergonomiques en optant pour des tables qui ne s'élèvent pas beaucoup en hauteur et pour des urnes qui s'adaptent aux besoins des handicapés. Idem pour les lieux d'isolement où l'on a prévu un espace qui peut contenir une chaise roulante. Mourad Moualli membre de l'instance, a par ailleurs relevé trois sortes d'handicaps qui permettent aux personnes atteintes d'être accompagnées. « Seuls les malvoyants, les personnes atteintes d'un léger handicap mental et les personnes hémiplégiques peuvent être accompagnées » précise-t-il.