La situation au Club Africain est des plus inquiétantes. Depuis quelques temps, il ne se passe pas un jour sans mauvaises nouvelles en provenance du parc A. La dernière en date concerne l'initiative, le moins que l'on puisse dire, inopportune, de quelques joueurs qui ont voulu pousser leurs coéquipiers à faire grève. C'était avant-hier lundi, journée au cours de laquelle, les joueurs ne se sont pas entraînés. Motif invoqué : salaires non perçus. Certes, l'argent est un élément essentiel pour le bien être de chaque individu mais nous estimons que le moment des revendications n'était pas approprié. A quelques jours d'un long et périlleux voyage au Nigéria où les « Rouge et blanc » doivent disputer samedi prochain une demi-finale d'une coupe continentale, il aurait mieux fallu attendre encore un peu et reporter ce mouvement pour plus tard. Pourquoi on en est là ? La réponse à cette question est toute simple et le président Jamel Atrous devrait être le premier à le savoir. Il a vu grand. Il a promis monts et merveilles aux supporters et il s'est, surtout, entouré d'une catégorie de gens qui l'ont pris en tenaille et l'ont obligé à gérer le club à leur manière. Outre le fait d'être devenu l'otage de ces gens là, Atrous a, en outre, vu grand. Très grand même. Il s'est mis à recruter tel un Moratti alors qu'il n'a pas les moyens de subvenir aux besoins de ceux qui sont déjà au parc A. Les recrutements effectués depuis qu'il est aux commandes auraient coûté au club un peu plus de deux milliards, sans parler des salaires et des primes de ceux qui composaient déjà l'effectif clubiste. Il comptait sur Hamadi Bousbii et les éventuels départs de Dhaouadi et Alexis dans des clubs étrangers pour renflouer ses caisses. Quant au père spirituel du Club Africain, il est déjà à plus d'un milliard d'aide au club et on ne voit pas comment il pourrait faire mieux dans une conjoncture pareille. A titre de rappel, Atrous avait également promis de reconstruire le parc A, de le moderniser, maquette à l'appui. Des promesses que seul un magnat des finances pourrait tenir Seul contre tous Les torts de Atous ne s'arrêtent pas là puisqu'il s'est également retrouvé seul, sans l'appui de ceux qui sont capables de lui prêter main forte. Au Club Africain, on n'entend plus parler des Hammouda Ben Ammar, Férid Abbés et le haut comité de soutien qui se serait désengagé et désolidarisé avec Atrous. Hier, une réunion regroupant tout ce beau monde et présidé par Bousbîi devait avoir lieu. Est-ce pour autant le bout du tunnel. Nous ne le pensons guère. Cinq joueurs devant le conseil de discipline Les instigateurs de ce mouvement de grève à quelques jours d'une demi-finale d'une coupe continentale seront traduits devant le conseil de discipline. Il s'agirait d'un petit groupe formé de joueurs à l'expérience consommée et d'autres qui doivent encore confirmer leur talent. Personne n'a voulu nous donner des noms mais des sources bien informées nous ont fait savoir que sur les cinq joueurs, Dhaouadi, Mouihbi et Meriah figurent en pôle position. Une information à confirmer. Au près du président, c'est quasiment impossible puisqu'il ne répond presque jamais au téléphone. Même chose du côté du secrétaire général Hichem Dhib, lui aussi injoignable. On aurait également aimé savoir ce qu'il en est avec un autre dirigeant soupçonné d'être l'instigateur de cette grève…Sans succès. Qu'en sera-t-il pour le déplacement au Nigeria ? Nous ne savons pas encore les intentions du bureau directeur du Club Africain. Compte-t-il sanctionner avant les demi-finales de a coupe de la CAF ou après les grévistes. Et quelle sera la réaction de Benzarti qui ne peut compter que sur 17 joueurs pour cette compétition. Autant de questions sans réponse mais les prochaines heures seront décisives.