• Hamadi Jebali : « Une approche réformiste basée sur le dialogue » • Mohamed Bellajouza (FTH) : « redorer l'image de marque de la Tunisie » • Mohamed Ali Toumi (FTAV) : « Donner un cachet à chaque région » Parallèlement aux rencontres avec les différents partis politiques concernés par le partage du pouvoir avec Ennahdha, celle-ci poursuit ses contacts avec les organisations professionnelles et les différents intervenants dans la sphère économique, sociale et médiatique. Dans ce cadre, une rencontre a été organisée, hier à Tunis, avec les professionnels du tourisme pour débattre des perspectives de cet important secteur dans l'économie tunisienne. C'était la première grande rencontre publique. Nombreux opérateurs dans le tourisme, hôteliers, agents de voyage, banquiers, responsables de l'Utica, étaient présents pour discuter de la réalité du secteur touristique et les perspectives de son développement. Toutefois, on déplore l'absence des responsables de l'administration du tourisme, le ministère de tutelle, dans la mesure où rien ne peut réussir sans la coopération et la concertation entre l'administration et les opérateurs privés. « Ennahhdha est consciente de l'importance du secteur du tourisme et de son rôle central dans l'économie », affirme Ridha Saïdi, membre du bureau exécutif du parti. Hamadi Jebali, secrétaire général, rappellera que « le tourisme est un des plus importants secteurs économiques dans le monde en général et en Tunisie en particulier ». C'est pourquoi, cette rencontre a été organisée avec les différents intervenants dans le secteur pour communiquer directement avec eux, écouter leurs doléances et échanger les idées pour développer davantage le secteur et dynamiser son rôle dans le développement et la promotion sociale et économique. Le Secrétaire général ne manquera pas de féliciter les professionnels qui ont aidé à la réussite de la rencontre dont Tijani Haddad figure connue du secteur. Tout en félicitant les Tunisiens pour leur participation massive aux élections du 23 octobre, il rappelle qu'ils ont initié « la plus grande révolution dans l'histoire moderne du monde arabe ». Il rappelle qu'après la confiance placée par le peuple dans le mouvement Ennahdha, ce parti a une approche réformiste, basée sur le dialogue. La participation massive aux élections est un message pour les élites avec ses différentes orientations politiques et idéelles pour conclure « un pacte national nouveau, fondant l'Etat non sur la force, la domination d'un leader unique ou d'un parti dirigeant, mais sur un consensus qui n'exclut personne, unit et ne divise pas ». Le secrétaire général, ajoute que « la seule clef de la problématique du développement et de la réforme est la liberté, la dignité et le renforcement du pouvoir de la société civile, son indépendance vis-à-vis de l'Etat et sa solidarité avec la société politique plurielle ». Il assure que son mouvement est déterminé à renforcer les relations de rencontre, de dialogue et de réflexion avec les défenseurs de la liberté tendant la main à tous ses partenaires pour bâtir un régime démocratique, rédiger la constitution et former un gouvernement de coalition nationale dans le cadre du consensus, de la fraternité et de l'esprit patriotique constructif. Hamadi Jebali, promet une ouverture sur l'environnement international, pour redonner à la Tunisie sa place d'avant-garde dans la région maghrébine, arabe, africaine et méditerranéenne et renforcer la coopération avec ses partenaires européens et consolider ses relations historiques d'amitié avec les Etats-Unis d'Amérique et les autres pays du monde. Il a réitéré l'engagement de son mouvement à soutenir les efforts de sauvegarde de la sécurité et de la paix dans le monde et à respecter les conventions internationales. Il s'engage à concrétiser la principale revendication de la Révolution, à savoir la dignité, la liberté et le développement égalitaire dans le cadre d'un partenariat consensuel avec tous les partenaires politiques partisans, indépendants, sociaux et civils à tous les niveaux dans le domaine constitutionnel, dans l'élaboration des lois organisant la vie politique et civile dans la période transitoire ainsi que dans la direction des affaires du pays et la formation d'un gouvernement national servant l'intérêt supérieur du pays. Ridha Saïdi, responsable de la planification et des programmes, fera le diagnostic du secteur et étalera plusieurs propositions pour sa promotion lesquelles ont eu l'approbation des présents. Il rappellera que « le tourisme représente un moteur principal de la croissance économique grâce à sa valeur ajoutée élevée et à sa contribution importante à la création d'emplois, d'une manière directe et indirecte, dans plusieurs métiers et spécialités. Ainsi, en Tunisie, la part de ce secteur dans le PIB est de 6%, de 20% dans les exportations et permet de couvrir 60% du déficit de la balance commerciale. De plus, il fait travailler directement et indirectement, 12% de la main d'œuvre active. Au niveau macroéconomique, l'Etat, le secteur privé et les collectivités locales sont les premiers bénéficiaires du tourisme ». Au niveau microéconomique, les effets positifs du secteur concernent tous les intervenants, hôteliers, restaurateurs, agents de voyage, compagnies d'aviation civile, artisans… L'orateur mettra l'accent sur la nécessité de « concentrer tous les efforts et à tous les niveaux pour créer un vrai partenariat entre l'Etat, le secteur privé et toutes les parties constituantes de la société civile ». Il considère que l'évolution du secteur ne doit pas cacher les difficultés structurelles et actuelles. « Ces difficultés sont le résultat de l'absence d'une volonté politique pour mettre en application une stratégie nationale permettant le développement du secteur ». Il promet que son parti respectera les spécificités du secteur et mettra en application plusieurs actions, pour rétablir la confiance des partenaires étrangers afin de reprendre l'activité, au travers des campagnes publicitaires et promotionnelles intensives et œuvrer d'une manière sérieuse et rapide à résoudre les problèmes structurels, comme l'endettement, la diversification du produit, le transport aérien, le soutien des marché traditionnels tout en prospectant d'autres marchés tels que les débouchés et horizons américain, japonais, canadien, chinois, arabe et islamique, sans occulter le problème de la formation. Le tourisme intérieur sera encouragé et les richesses culturelles et écologiques seront mieux exploitées. Mohamed Bellajouza, président de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH), considère que tout a été évoqué par MM. Hamadi Jebali et Ridha Saïdi et rappelle avec satisfaction la « prédisposition d'Ennahdha d'associer la profession à tous les niveaux de décision. La profession oeuvrera à redresser l'image de marque de la Tunisie. Les efforts doivent se poursuivre sans contrainte pour que le produit hôtelier tunisien soit conforme aux normes internationales ». Mhamed Ali Toumi, président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyage (FTAV), rappellera que le secteur procure 3500 millions de dinars d'entrées en devises et fait vivre, directement et indirectement, plus d'un million de Tunisiens. Les études faites sont à actualiser. Les procédures administratives doivent être simplifiées, la fiscalité améliorée, le Fonds de promotion soutenu, l'open sky réalisé sans faire du mal au secteur de l'aviation… Les problèmes sociaux sont à résoudre. De nouvelles idées sont à exploiter dit-il, comme un circuit d'Ibn Chabat à Tozeur, donner un cachet à chaque région… Le débat a été marqué par plusieurs interventions de nombreux opérateurs. Un sentiment général d'optimisme mesuré se dégage. Le diagnostic des faiblesses est fait. Pour un premier contact avec la profession c'était une réussite. Il faudra attendre le passage à l'action après la formation du prochain gouvernement.