Nous sommes à j-1 des élections au niveau des régions. Les candidats aux sections de Tunis, Sousse et Sfax et leurs postulants respectifs à la présidence ont déjà entamé depuis le début de la semaine une course contre la montre. L'objectif est de convaincre le plus grand nombre de collègues pour collecter le maximum de voix. Notre invité aujourd'hui est Me Youssef Lahmar, candidat à la présidence de la section de Sousse. Né à Teboulba le 21 octobre 1967, il est entré à la profession en 1995. Il a débuté le travail associatif au sein de l'UGET puis il a été élu en 1998 secrétaire général adjoint de son bureau exécutif lors du 18ème congrès extraordinaire. Il a été élu membre au conseil régional des avocats de Sousse pour deux mandats successifs.
Le Temps : Comment évaluez vous la situation actuelle des avocats ? Me Youssef Lahmar : Le métier d'avocat a été marginalisé par une série de lois ( plus que 28 depuis 10 ans ) qui ont restreint considérablement le champ d'intervention des avocats et contribué à « prolétariser » le métier. Le cadre légal archaïque et non adapté qui réglemente encore la profession a freiné toute démarche vers la modernisation. Mais ce qui est particulièrement grave dans cette situation c'est la multiplication des agressions physiques et morales qui ont visé non seulement les activistes mais aussi les indépendants qui résistent encore aux choix imposés au métier.
Quelles sont d'après vous les solutions ? Dans ce contexte sombre et inquiétant, il est indispensable que les avocats s'unissent derrière leurs revendications professionnelles et adoptent le procédé syndical.
Quels sont les problèmes spécifiques à la section de Sousse ? Les avocats de la section régionale de Sousse souffrent particulièrement de l'encombrement dans les salles d'audiences, le manque de moyens humains et matériels et la lenteur des différents services sans oublier la multiplication des incidents d'audience et particulièrement la deuxième chambre pénale à la cour d'appel de Sousse.
Que proposez-vous comme programme si vous êtes élu président de la section ? Je propose aux avocats de la section de Sousse plutôt une nouvelle méthode de travail qui consiste à réhabiliter le rôle syndical du Conseil régional qui a été pour longtemps marginalisé au profit des taches administratives et scientifiques. La priorité serait de mettre fin aux atteintes répétées à la considération de l'avocat et de son métier, l'amélioration des conditions de travail et la formation professionnelle des jeunes avocats.
Quel avenir pour les jeunes avocats ? Pour les avocats stagiaires, je compte prendre les mesures nécessaires pour faciliter leur intégration, des séances de plaidoirie typiques seront organisées mensuellement. Les primes sur les dossiers de commission d'offices seront directement versées aux avocats sous forme d'une avance assurée par la trésorerie de la section régionale. Propos recueillis par Afef BEN ABDELJELIL