L'article 11 fait des vagues- Le rendez-vous a été donné avant-hier soir sur le site social et à travers lequel tout transite et s'organise, Facebook. Deux événements saillants, «NON à la dictature» et «Mobilisation générale» portant sur une seule et même cause, ont réuni hier plus de trois cents personnes devant l'ancien le siège parlement. Ces initiatives prises par la Société civile et plusieurs partis politiques et listes indépendantes à l'instar du Manifeste du 20 mars 2011, Doustourna, Afek Tounes, le Poct, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique, l'Association Femmes et Dignité, Démocratie et Veille Citoyenne, le PDM, ou encore le Mouvement 24 octobre, et la liste est encore longue.
Levons le voile !
Cette manifestation vient suite à certaines décisions prises au sein de l'Assemblée Constituante et qui mettent en péril et entravent l'acheminement vers la concrétisation de la démocratie. Certains projets internes qui se font en interne et dans les coulisses portant sur le règlement provisoire de l'Assemblée, aussi bien des règlementations temporaires concernant les pouvoirs publics demeurent nuancés et prêtent à équivoque. Ces projets appliqués à long terme prépareraient le terrain à un nouveau régime absolutiste dictatorial. Pour dénoncer certains plans concocté par Ennahda et ses alliés, la minorité appelée aussi «l'Opposition» ne compte pas lâcher prise et tire la sonnette d'alarme en appelant la Société civile à bouger et protester devant le nouveau le palais du Bardo. Une palette de revendications a été clairement et fièrement affichée hier. Une foule énorme a brandi des banderoles dénonçant les complots politiques internes qui font en sorte de verrouiller de nouveau le pays pour en faire un 6ème califa… On oublie toujours que le peuple n'a pas encore dit son dernier mot et qu'il tient le gouvernement à l'œil et que ce dernier ne le tiendra plus jamais en laisse !
Guerroyer contre le blocus et les abus
Le nouveau système en place, aussi provisoire qu'il soit, parce qu'il n'y a que le provisoire qui dure… Nous incite à nous demander si la Révolution a bien eu lieu et même si c'est le cas, serait-ce pour exaucer les attentes d'un peuple désireux de dignité et de liberté ou encore pour lui imposer une nouvelle dictature obscurantiste ? Les nouvelles forces politiques, qui auraient été «choisies» par le peuple, œuvrent-elles en silence pour finalement accoucher d'une tyrannie aliénante qui piétinera les droits humains ? Face à un parti qui se croit tout permis et qui s'arroge le droit à dicter sa loi, le peuple s'insurge et dit «NON à la dictature» ! Ils sont donc sortis hier exhortés par leur patriotisme scander certaines valeurs politiques irréfutables : - La séparation des pouvoirs et non pas le pouvoir absolu détenu par un seul parti ou un président, - Définir le rôle, les fonctions, les prérogatives et les limites de chaque pouvoir politique par un texte de loi, - Le respect de la loi des votes pour tous les articles de la Constitution à raison de 2/3, cette majorité de 2/2 devra être appliquée dans l'adoption des articles et pour l'approbation de la Constituante, - Rappeler au respect et de l'inclusion du CSP (le Code du Statut Personnel) dans la nouvelle Constitution, - La retransmission directe des débats de l'Assemblée Constituante sur une chaîne télévisée, - Etre membre de la Constitution ne voudra pas dire aussi être membre du Gouvernement. Nul n'a le droit d'avoir les deux statuts à la fois juge et partie, - Le recours à la majorité de 50%+1 quant à l'attribution des trois présidences (à la tête de la République, à celle de l'Assemblée Constituante et celle du Gouvernement). Le même pourcentage doit aussi être appliqué à la proposition de censure (révocation du Gouvernement ou de l'un des ministres). - Récuser catégoriquement le projet, annoncé à l'article 11, point 6, et qui porte sur le règlement provisoire des pouvoirs publics, de léguer la totalité des privilèges du Conseil Constitutionnel au chef du Gouvernement dans le cas où il y aurait un imprévu ou un problème dans le fonctionnement normal des pouvoirs. Le Tunisien semble être sur tous les fronts. Malgré les incidents soi-disant « identitaires » et dont la source reste ambiguë, quoique les forces politiques actuelles soient montrées du doigt, le citoyen garde un œil aussi bien sur ce qui se passe dans les universités que les établissements étatiques, que sur les débats et projets de lois de la Constituante. Vigilance, clairvoyance et persévérance sont les mots d'ordre qui jalonnent une période assez capitale dans l'Histoire tunisienne. Melek LAKDAR daassi Belgaied Mondher daassi sihem daassi Belgaied Mondher