Pour l'égalité… Par Fethi EL MOULDI - De nombreux avocats ont manifesté, samedi dernier, devant le Palais de Justice de Tunis exigeant une justice juste et transparente, un barreau saint et égalitaire, donnant sa chance à tous, loin du souvenir des tristes listes (où sont elles ?) où une minorité accaparait tous les dossiers des institutions publiques, notamment. D'ailleurs le Conseil régional de Tunis est en train d'étudier cette question (pas évidente) pour permettre une répartition équitable des affaires entre avocats. Il est clair que le chemin pour l'égalité est encore long, mais la bonne volonté existe. « Jugements dormants » Nous sommes quasiment à la fin de l'année 2011. Or, dans de nombreux tribunaux, des jugements rendus en mars, avril ou mai 2011 sont encore indisponibles ! C'est une vérité qui nous a été soufflée par de nombreux avocats qui nous ont priés de lancer ce cri d'alarme afin que les services concernés interviennent d'urgence afin de remédier à ce retard monstre. En effet à quoi peut servir un jugement s'il faut une année de procédure et une année d'attente ?! On nous rétorquera, toujours, le manque d'effectifs, mais cela n'explique pas tout. Quid des honoraires ? Est-ce normal que des procès à l'enjeu de dizaines de millions, de démolition, d'expulsion ou autres, avec des experts dont les honoraires s'élèvent dans l'affaire à un ou deux millions (c'est pas toujours vrai, il faut le reconnaître), est-ce normal que les honoraires d'avocat restent – depuis une éternité – figés à 200 ou 300 dinars, sans commune mesure avec l'effort fourni dans le dossier. Ces honoraires standardisés doivent être révisés et taxés selon l'intérêt, le volume du travail effectué, la qualité des rapports présentés, etc. C'est plus digne et plus juste. «Peut mieux faire» ! On a pensé, un certain moment, que les deux ailes de la justice (magistrats et avocats) allaient s'approcher amicalement dans la mesure où elles mènent le même combat pour une bonne justice. Toutefois, il faut attendre encore un peu car les « accusations » mutuelles et la suspicion (légitime ?) demeurent de mise, des deux côtés, et il est nécessaire de « faire front » ensemble pour apurer le milieu et retrouver les bonnes vieilles traditions d'amitié ? Une bonne idée à généraliser ! A chaque fois qu'un avocat veut rendre visite à un client détenu dans une prison, il doit obtenir un bulletin de visite de l'autorité judiciaire qui a mis le détenu aux arrêts. Or, le Procureur de la République de l'Ariana, M. Hédi Bédiri, a lancé l'idée d'un bulletin de visite permanent pour l'avocat qui n'a plus le souci de faire à chaque fois le détour par le siège du tribunal. Excellente idée qui a été exécutée au grand plaisir des avocats.