Presque deux cents jeunes actifs dans la société civile participent depuis hier, dans un forum interactif organisé par l'Observatoire National de la Jeunesse (ONJ) en collaboration avec l'UNICEF et la Banque Mondiale, autour du thème « les exigences des jeunes tunisiens lors de la phase constituante ». Objectif : formuler des recommandations sur les exigences économique, politique, civile, culturelle et sociale des jeunes. Elles seront par la suite présentées à l'Assemblée Nationale Constituante pour qu'elles soient incluses dans la prochaine Constitution. L'Observatoire National de la Jeunesse veut à travers cette action regagner la confiance des jeunes en leur donnant l'occasion pour s'exprimer librement sans répression politique ni orientation idéologique. Pour ce faire : des ateliers interactifs sur les jeunes et les exigences politiques et civiles, les jeunes et les exigences cultuelles, les jeunes et les exigences économiques et du développement et les jeunes et les exigences sociales ont été lancés hier, et ce en présence des experts dans les domaines. Par ailleurs, persuadé de l'importance du rôle des jeunes dans l'instauration de la démocratie qui « ne doit pas être imposée et qui doit émaner de la base », comme le dit M. Mohamed Jouili, Directeur Général de l'Observatoire, l'ONJ veut couper court avec les anciennes pratiques appliquées par le régime déchu, où l'on manipule les jeunes pour embellir l'image de la Tunisie. « Le contexte actuel de transition que vit le pays voit l'émergence de nouvelles préoccupations et priorités concernant les adolescents et les jeunes », déclare Mme Maria-Louisa Fornara, Représentante de l'UNICEF en Tunisie. C'est pour cette raison d'ailleurs, que les jeunes vont formuler eux-mêmes, leurs préoccupations, leurs exigences et leurs attentes. Il est vrai qu'ils n'étaient pas nombreux à s'inscrire pour voter le 23 octobre. Le taux d'inscription était de 6% seulement, comme le mentionne M.Jouili. Idem pour les jeunes têtes des listes. Ils n'étaient que de l'ordre de 5 % à se présenter dans cette position. Mais la phase actuelle nécessite plus d'engagement de leur part. Car, il faut savoir s'imposer pour garantir ses droits économiques et sociaux, ses droits à un développement équitable, à une culture saine et surtout à exercer sa citoyenneté librement en étant un membre actif dans la vie politique et dans la société civile. Et la Constitution ? D'ailleurs, le Professeur Chafik Sarsar, précise que les exigences des jeunes lors de la phase de constitution se basent sur deux axes. Le premier concerne la participation officielle et la participation indirecte. La participation officielle touche le droit au vote et la participation en tant que candidat dans les élections. Pour ce qui est du deuxième aspect, il est relatif à la dynamique et à la participation dans la société civile. Toujours dans le même cadre Mme Noura Boesali, écrivaine et journaliste considère que les droits culturels font partie des droits de l'Homme et des jeunes. D'ailleurs, « la philosophie des droits de l'homme a joué un rôle dans le développement des concepts culturels et des droits culturels », explique la spécialiste. Elle parle dans ce cadre du droit à la différence, à l'appartenance à la patrie. Mieux encore « les droits culturels passent indispensablement par les droits à l'éducation », d'après Mme Borsali. Droits économiques Les droits économiques et sociaux ont été aussi à l'ordre du jour. Les professeurs Souad Triki et Abdelouahab Hfaiedh ont parlé respectivement des difficultés qui se posent dans le domaine. Le professeur Triki considère que les opportunités d'emploi ne sont pas suffisamment saisies par les jeunes qui optent pour l'immigration clandestine. « Il faut dépasser ce tableau », lance-t-elle un appel aux jeunes et ce parce qu'il y a « énormément de chances qu'il faut savoir creuser ». Quant à lui le Professeur Hfaiedh considère que « le jeune est le problème et la solution », il suffit tout juste de miser sur lui. C'est ça en fait la finalité de ce forum.