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La spéculation au détriment de l'investissement réel
Banques et leasing
Publié dans Le Temps le 23 - 12 - 2011

• La détérioration des marges de profitabilité pénalise considérablement la création des valeurs
Tout au long de la période allant de 2008 à 2010, la BAT, la Banque d'Affaires de Tunisie a conduit une étude portant sur « la création de valeur dans les banques et les compagnies de leasing tunisiennes ». A travers un modèle analytique propre à cette banque d'affaires, la création de valeur s'est établie sur un échantillon de banques et de compagnies de leasing tunisiennes au cours des trois dernières années.
«Un modèle qui permet la décomposition de la création de valeur enregistrée en trois facteurs sous une forme additive à savoir la spéculation, l'effet de la croissance des revenus et enfin l'effet de l'amélioration de la profitabilité ». On part en effet du fait que les analystes financiers s'accordent sur le principe stipulant que la création de valeur résulte essentiellement d'un ensemble de facteurs qualitatifs et quantitatifs. Les aspects stratégiques et organisationnels englobent des facteurs qualitatifs, alors que les facteurs quantitatifs joignent l'arbitrage financier, la croissance et la profitabilité. A travers l'analyse de la création de valeur au sein des établissements financiers en Tunisie, les élaborateurs de l'étude ont essayé de comprendre la contribution de chaque facteur dans la création de la valeur totale. On ne tardera pas par la suite à soutenir que la principale source de création de valeur au sein des établissements financiers tunisiens est « exogène, et qu'elle résulte de simples opérations d'arbitrage financier ». On en déduit par la suite que « les facteurs liés aux fondamentaux des établissements financiers à savoir la croissance et la profitabilité ne contribue en moyenne que de 28% et 10% 2 respectivement contre une moyenne de 61% de la création de valeur qui provient de simples opérations d'arbitrage financier », c'est-à-dire de la spéculation.
Selon ses rédacteurs, l'objectif de l'étude est triple. Il consiste à s'interroger sur la création de la valeur dans les institutions financières tunisiennes, à la décomposer en différents facteurs et enfin à mesurer la contribution de chaque facteur dans la création de valeur totale. En se basant sur les indicateurs financiers des différentes banques et compagnies de leasing tunisiennes cotées, pour arriver à conclure que la création de valeur totale peut être décomposée en 3 principales sources à savoir: la croissance, la profitabilité et l'arbitrage financier. « La création de valeur est définie comme étant le gain en capital ou la rentabilité réalisée par un investisseur entre la date d'acquisition et la date de la cession du titre. Elle est calculée comme étant le taux de rendement annuel moyen (IRR) sur la période de détention ». Sur la période de l'étude, relève-t-on, l'ensemble des actionnaires des banques ont réalisé des taux de rendements annuels moyens positifs qui varient entre 1 et 86%. Il ressort de l'étude que l'AMEN Bank est la banque la plus créatrice de valeurs pour ses actionnaires depuis le début de l'année 2009 avec des TRI pour les années 2009 et 2010 respectifs de 86% et de 49%. On note aussi que 7 des 9 banques étudiées ont su battre le marché et l'indice sectoriel des banques, bien que l'année 2009 fusse exceptionnelle en termes de rendement (+48,38%% pour le Tunindex). Pour sa part, et comparé au secteur bancaire, le secteur du Leasing apparaît comme le plus créateur de valeur. Cette création de valeurs est liée essentiellement à une croissance des revenus remarquable et d'une profitabilité largement supérieure au secteur bancaire. Sur l'année 2009, et à l'exception de Tunisie Leasing, les compagnies de Leasing ont dépassé le marché en réalisant une performance de 72%, nettement supérieure au 48.8% réalisés par le Tunindex. Par ailleurs, les performances moyennes de l'échantillon s'élèvent respectivement à 94% et 39% pour les années 2009-2010 et proviennent essentiellement du poids de la croissance dans la création de valeur totale. Le titre CIL, à titre d'exemple, a été le plus créateur de valeurs en d'amélioration de l'ensemble périodes en termes d'amélioration des marges sur l'ensemble des détentions étudiées. Alors que le titre tire la plus grande part de création de valeur de la croissance de ses revenus ce qui témoigne de l'appui du réseau bancaire auquel, il appartient.
Marges qui se détériorent; ¾ des banques en souffrent
La détérioration des marges a été le facteur le plus destructeur de valeurs en 2010 pour 75% des banques et des compagnies de leasing. Cette destruction de valeur est liée à la baisse significative des marges nettes des établissements financiers notamment les banques, indique-t-on aussi. « Cette incapacité de maîtrise des marges a commencé depuis 2008 et a continué à s'aggraver en 2009 et 2010 ». La situation économique actuelle de la Tunisie conduit à anticiper des prévisions financières pour les banques de la place pour l'année 2011 en dessous de celles des années précédentes. De plus, les provisions constatées feront en sorte que les résultats nets des banques vont connaître systématiquement un repli par rapport à l'année 2010. La BT, la STB, la BIAT et la BH souffrent d'une dégradation des marges nettes très marquée sur la période de l'étude, ce qui mène à une destruction de valeur très importante pour les actionnaires.
Le secteur du Leasing, créateur de plus de valeur que celui des banques
En se basant sur des données spécifiques, le secteur du leasing s'est avéré le plus générateur de valeurs que le secteur bancaire sur l'ensemble de la période de l'étude avec des moyennes respectives de 51 et de 46.5%. Le secteur du Leasing dans sa globalité bénéficie d une nette amélioration des marges nettes (35.2% en 2007 contre 51.3% en 2010) contrairement au secteur bancaire qui offre des marges nettes largement inférieures de presque la moitié (19.5% en 2007 contre 22.2% en 2010). La baisse des marges nettes du secteur bancaire durant l'année 2010 a sensiblement affecté la création de valeur dans le secteur bancaire et a été le facteur le plus anéantissant de valeurs pour le secteur dans sa globalité. Sur la base des PNB et des revenus du Leasing spécifiques, le secteur du Leasing affiche une croissance deux fois plus rapide que celle du secteur bancaire (un CAGR 2008-2010 de 10% pour le secteur bancaire, contre 21% pour le secteur du Leasing). Cette nette croissance des revenus générés traduit le fait que la croissance des revenus est le facteur le plus créateur de valeurs dans le secteur du Leasing. « Compte tenu de ces deux éléments, il est clair que la création de valeurs dans le secteur du Leasing est liée à des facteurs intrinsèques, notamment la croissance et la profitabilité, contrairement au secteur bancaire là où les opérations d'arbitrage et de spéculation ont été les plus créatrices de valeur», conclut-on à ce niveau.
La spéculation, fer de lance de notre secteur financier
Pour l'ensemble du secteur des services financiers, la spéculation apparaît comme étant la principale source de création de valeurs dans 51% des cas, suivie par l'effet de la croissance des revenus dans 31% de l'échantillon, alors que l'amélioration de la profitabilité ne représente la principale source de création de valeurs que dans 17% des cas. Cependant, la détérioration des marges de profitabilité pénalise considérablement la création de valeurs totales. D'ailleurs elle représente un facteur destructeur de valeurs dans 37% des cas. « Ce constat est plus marqué pour les banques et plus particulièrement à partir de l'année 2008 (78% des cas). La détérioration des marges et donc la baisse de la profitabilité a été l'élément le plus destructeur de valeur pour près de 50% des observations qui concernent le secteur bancaire contre 20% pour les compagnies de Leasing ». Un constat plus marqué pour la BT, la BH, l'UBCI et la STB qui semblent en mal de maîtriser leurs marges nettes ce qui a affecté négativement la création de valeur totale sur la période de l'étude, « ceci appelle les banques à mieux compresser leurs charges d'exploitation et de leurs provisions constatées à travers une meilleure analyse des risques de défauts » conseillent les rédacteurs de l'étude, qui notent « que le secteur du Leasing semble quant à lui aligner croissance et profitabilité pour la plupart des compagnies du secteur ». Car l'amélioration de la profitabilité contribue positivement à la création de valeurs totales dans 80% des cas et la croissance des revenus constitue la principale source de création de valeurs dans 60% des cas. Selon cette étude « la principale source de création de valeurs dans le secteur bancaire est l'arbitrage financier pour plus de 70% de l'échantillon. Bien qu'elle est d'apparence profitable à l'actionnaire, la création de valeurs liée à l'arbitrage des 11% 62% multiples n'est pas liée aux fondamentaux des banques et résulte essentiellement d'opérations spéculatives. Cette création de valeurs est purement artificielle et affecte sensiblement la valeur des banques surtout dans les périodes baissières. Les compagnies de leasing apparaissent comme peu prisées par les spéculateurs vu que la spéculation ne constitue la principale source de création de valeur que dans 23% des cas.
Il ressort à la lumière des résultats de cette étude que la performance du secteur bancaire provient principalement d'opérations d'arbitrage et de spéculation suivies par la croissance des revenus. Cependant, l'existence de plusieurs banques dans un petit marché qualifié de sur-bancarisé fait en sorte que les banques ont du mal à garantir des marges nettes compétitives et proportionnelles à leurs revenus qui sont considérées comme relativement faibles comparées à celles observées dans le secteur du Leasing. Ce dernier, réalise quant à lui une performance qui repose sur les fondamentaux des compagnies et conjugue croissance et profitabilité pour la plupart de ses compagnies. Il ne nous échapperait pas de dire que dans le contexte actuel que vit la Tunisie, le secteur bancaire est appelé à s'impliquer davantage et essayer d'imaginer de nouveaux produits destinés à favoriser l'éclosion et la pérennité des entreprises, ainsi que la création de richesses assez loin des opérations de spéculations, certes juteuses, mais dont on découvre d'un jour à l'autre, leurs limites et leurs méfaits sur les économies.


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