Le Temps-Agences - Le gouvernement irakien soutenu par Washington n'est pas parvenu à atteindre ses objectifs en matière de réformes politiques, économiques, tandis que l'insécurité reste forte, selon un rapport d'étape présenté hier au Congrès par le gouvernement américain. C'est un nouvel argument en faveur du retrait d'Irak, font valoir les démocrates. Le rapport accuse par ailleurs la Syrie d'avoir contribué à la mise en place d'un réseau fournissant chaque mois de 50 à 80 kamikazes à Al Qaïda en Irak. L'Iran, toujours selon ce document, continue de financer des groupes extrémistes. Si le gouvernement de Nouri Al-Maliki a échoué sur des dossiers que la Maison Blanche considérait comme cruciaux pour la cohésion nationale et le redressement économique de l'Irak, des progrès ont été enregistrés, estime le rapport. Reste que la "situation sur le plan de la sécurité en Irak demeure complexe et continue de constituer un défi majeur". Sur le plan économique, la situation est toujouus "inégale" et la réconciliation politique marque le pas, selon le rapport, qualifié d'"équilibré" par le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow. Il s'agit d'un rapport d'étape, en attendant celui que doit présenter en septembre le général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak. Pour les démocrates, le rapport d'étape est une nouvelle preuve de l'échec de la guerre en Irak, qui a tué plus de 3.000 soldats américains depuis 2003, fait des milliers de morts en Irak et coûtent aux Etats-Unis quelque 10 milliards de dollars par an. Les Républicains qui soutiennent le président George W. Bush veulent de leur côté mettre en avant des progrès limités mais porteurs d'espoir. Le chef de l'Etat ne peut cependant compter sur le soutien inconditionnel de ses troupes, dont une partie commence aussi à réclamer une nouvelle stratégie, après plus de quatre ans de guerre et sous la pression d'une opinion publique de plus en plus critique. Et à 16 mois de l'élection présidentielle de 2008, à laquelle George Bush ne sera pas candidat puisqu'il achève deux mandats successifs, le dossier irakien risque de peser lourd dans les urnes, comme ce fut le cas lors des législatives de la fin 2006 remportées par les démocrates. La majorité démocrate au Congrès entend exploiter les divisions républicaines pour fixer à 2008 la fin des opérations de combats américaines en Irak. La Chambre des représentants devrait voter la première, jeudi, mais le président Bush a déjà prévenu qu'il pourrait mettre son veto à une telle disposition.