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Avant-goût d'un chamboulement politique ?
L'appel de Béji Caïd Essebsi
Publié dans Le Temps le 27 - 01 - 2012

Béji Caïd Essebsi, qui avait dirigé le pays dans une phase très critique de son histoire, devait déclarer lors de son voyage aux Etats-Unis, qu'un homme politique ne pourrait s'effacer et prendre sa retraite. Il vient d'en apporter une première preuve par une déclaration où les mots valent leur pesant en méditation.
Il interpelle les forces qui refusent l'extrémisme et la violence à se rassembler autour d'une alternative qui puisse garantir une alternance en douceur pour le pouvoir, sans laquelle on ne peut parler de démocratie. Tout en notant que « la recrudescence de l'extrémisme et la violence a mis en péril les libertés publiques et individuelles. Il a appelé à un dialogue national pour arriver à contenir et garantir la transition. Il n'a pas ménagé la Constituante, « responsable d'un manque de confiance politique ». Trop de temps a été perdu dans l'élaboration de l'organisation provisoire des pouvoirs et dans l'adoption du règlement intérieur. Il a rappelé qu'il faut s'en tenir à l'échéance d'une année pour les travaux de la Constituante. Les prochaines élections doivent se dérouler le 23 octobre 2012. Pour le faire, il faut réactiver, immédiatement l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) en lui permettant de reprendre ses activités, poursuivre l'opération des inscriptions sur les listes électorales et préparer l'organisation des prochaines élections en élaborant un nouveau Code électoral.
Quelle sera la réaction de la classe politique à ce preste retour sur scène de Béji Caïd Essebsi et à sa réapparition ? Le paysage politique va-t-il se métamorphoser ? Nombreux sont ceux qui ont accueilli favorablement les propos de Béji Caïd Essebsi. Pour d'autres c'est le mutisme sinon l'étonnement.
Propos accueillie par Hassine BOUAZRA
Réactions

Ahmed Brahim (Secrétaire Général d'Ettajdid)
«Nous avons eu des contacts avec Si El Béji et nous sommes ouverts à toute action d'unification des forces démocratiques»

La déclaration de Si El Béji est une bonne initiative qui pose pour l'essentiel les vraies questions et décortique correctement la situation. Il faut que l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) se consacre à sa tâche essentielle et définit l'élaboration de la Constitution dans un délai d'un an. Le pays a grandement besoin d'un autre rééquilibrage des forces politiques. C'est là notre souci à Ettajdid. Nous sommes tout à fait engagé dans cette démarche d'unification et de construction d'une volonté nationale démocratique qui inscrit dans les faits les objectifs de la Révolution et préserve les acquis modernistes du pays. Le pays a besoin de forces démocratiques unifiées dans un cadre le plus large possible et qui soit capable d'assurer l'alternance au pouvoir. Nous avons eu des contacts avec Si El Béji et nous sommes ouverts à toute action d'unification des forces démocratiques. Les différentes initiatives doivent déboucher le plus tôt possible vers la construction d'une force démocratique unifiée qui peut gagner l'adhésion du peuple.

Houda Chérif (membre fondateur d'Afek Tounes)
«Une déclaration qui converge avec notre position»

Dans la déclaration de Béji Caïd Essebsi, il y a plusieurs points qui rejoignent nos positions à Afek Tounes. La demande de limiter la durée des travaux de la Constituante à une année est bien notre position. L'accord signé entre les onze partis va dans la même approche. On ne peut avoir un mandat sans qu'il ne soit limité. Concernant la création d'un grand parti centriste qui assure l'alternance, nous sommes bien dans cette voie avec l'option pour un parti rassemblant cinq autres : la Voix du Centre, le Parti pour le Progrès, Afek Tounes, le Parti Républicain et le Parti Démocrate Progressiste. Il a parlé de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) qui doit reprendre immédiatement ses activités. Il a parfaitement raison. Il faut qu'elle s'attelle à l'organisation des prochaines élections. C'est une déclaration qui va dans le même sens que nos positions.

Jawhar Ben Mbarek (Doustourna)
«Analyse correcte, directe et juste»

C'est une analyse concrète qui commence par un diagnostic de la situation. La déviation des élections et de la période transitoire d'une période constituante à une période politique est grave politiquement et socialement. Les partis politiques qui ont avancé des promesses électorales font aujourd'hui face aux revendications des déshérités et des régions marginalisées qui se sentent floués. C'est là une erreur politique monumentale.
Le deuxième problème est relatif à la durée de la Constituante. Celle-ci a refusé de limiter sa durée sous prétexte qu'elle est souveraine. Elle occulte la limitation faite par le décret appelant les Tunisiens à voter le 23 octobre. Ce décret est un contrat moral avec les électeurs. Faire machine arrière, c'est remettre en cause un contrat électoral. C'est un coup d'Etat. Le troisième point concerne la haute instance pour les élections est dans une situation de crise, à cause de l'absence d'une position claire sur son maintien. C'est que les autorités n'entrevoient pas des élections dans une année. La moitié des électeurs ne sont pas inscrits. Il faut les inscrire. Il n' y a pas de volonté claire pour le concrétiser. Le quatrième point concerne le rassemblement des forces centristes. C'est une analyse correcte directe et juste sauf qu'elle reprend des évidences. Maintenant il faut aller plus loin pour une vision plus dynamique et claire. C'est une chose vitale pour tout le monde.

Sadok Bellaïd (Constitutionnaliste)
«Ce que dit Si El Béji reflète la position de l'ensemble de la population tunisienne»

C'est la déclaration d'un homme d'Etat qui veut exprimer son inquiétude vis-à-vis de la situation actuelle, avec ses préoccupantes infractions de l'ordre public, incertitudes au niveau du relèvement de la situation économique et sociale. Ce que dit Si El Béji reflète la position de l'ensemble de la population tunisienne. Il parle d'un rassemblement d'un contre-pouvoir sans définir sa nature structurelle. On lui prête l'idée de créer un nouveau parti. C'est très difficile de coordonner plusieurs visions plus ou moins opposées et contradictoires. L'idée s'impose d'elle-même, dans la perspective de la mise en place d'un système politique équilibré et efficace. Il faut aussi des institutions de la société civile qui fassent contrepoids à l'équilibre actuel issu des élections du 23 octobre. Si El Béji a tout à fait raison de dire que l'échéance électorale prochaine est très importante. Fixer un délai impératif pour la Constituante actuelle est légitime. Comment se fera ce regroupement ? C'est un travail de longue haleine, si on veut participer efficacement aux prochaines échéances électorales. Il faut un puissant leadership. Nous attendons l'émergence sur la scène nationale d'un tel leadership. Là Si El Béji reste discret. Il ne suffit pas de dire, il faut faire ce rassemblement et dire par quel moyen et comment ? Les délais sont très courts. La mise en place d'une nouvelle structure peut dépasser plus d'un an. Il faut agir vite. Les parties concernées, doivent accepter le sacrifice suprême. Il faut dépasser les divisions et les égoïsmes individuels endurés depuis des années. Il faut une nouvelle génération de leaders.

Emna Mnif (Ex-porte parole d'Afek Tounes)
«Il est indispensable d'avoir une alternative claire et crédible»

La déclaration de Si El Béji Caïd Essebsi est plus une forme de rappel qu'une initiative. Il a appelé les élus de l'Assemblée Nationale Constituante à respecter les délais d'une année. Il a aussi appelé à créer un rassemblement centriste. Ces appels et cette approche rejoignent les autres initiatives faites par des partis centristes. Elles sont confirmées par une grande personnalité qui a le sens de l'Etat. Il faut savoir dépasser l'histoire des personnes et les blocages techniques. Il est indispensable d'avoir une alternative claire et crédible pour les prochains rendez-vous électoraux.

Mouldi Riahi (Ettakatol)
«Surpris par les propos de Si El Béji»

Je suis personnellement ainsi qu'à Ettakatol surpris par les propos de Si El Béji. Il amplifie les choses avec un ton alarmiste dont nous n'avons pas besoin, vu les conditions actuelles du pays.
Il parle de dangers qui guettent le pays et de manque de clarté. Pour la première fois l'opinion publique suit le travail de la Constituante. Rien n'oblige les constituants de se contenter de la rédaction de la Constitution, tout en sachant que c'est notre principale mission.
Il faut rappeler que le premier pouvoir exécutif est né de la Constituante de 1956. Concernant la période à passer pour la rédaction de la constitution, 11 partis se sont engagés à ne pas dépasser une année. Si El Béji, homme d'expérience, sait qu'il est très difficile de tout fixer à une journée ou à un mois près. Nous pouvons terminer notre travail en moins d'une année. Dans la déclaration de Si El Béji, il y a une mise en garde à peine voilée. Ça ne facilite pas le travail de la Constituante, ni celui du Gouvernement. Il sait que la situation sécuritaire s'améliore. Par ailleurs, nous sommes d'accord avec Si El Béji à propos des dépassements des salafistes et autres extrémistes qu'on ne peut guère passer sous silence. Nous refusons les débordements enregistrés dans les universités. Nous dénonçons l'agression des journalistes comme Zied Krichen ou Hamadi Redissi, une personnalité nationale. Mustapha Ben Jaâfar, en tant que président de l'ANC et secrétaire général d'Ettakatol, a envoyé un télégramme dans ce sens. Nous refusons toute atteinte à la liberté d'expression, comme nous n'avons cessé de dénoncer durant trente ans. Nous avons demandé une position ferme sur ce problème. Il ne faut pas traumatiser les Tunisiens. La situation cédée par Si El Béji n'est pas très reluisante. Il a accordé une prime de 70 dinars au personnel du Premier ministère et décidé de nombreuses nominations qui posent un problème au Gouvernement actuel. La situation économique ne s'est pas beaucoup améliorée, avec une croissance de -1,8%. Nous apprécions ce qu'il a fait pour améliorer la situation dans le pays et le fait d'avoir réussi la transition. Mais on ne peut dire que tout était positif et tout ce qui se fait actuellement est négatif.


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