De Mustapha ZOUBEIDI - Les titres se sont beau succédés, les honneurs s'accumuler. Entre jeux arabes, succès à travers le Maghreb et diverses CAN Africaines, bien des trophées sont venus orner, en cette année de grâce, la vitrine d'un sport Tunisien qui fait désormais envier. Mais ce corps que les autres admirent n'arrive pas hélas ! à se débarrasser du mal qui depuis longtemps l'afflige. En l'absence du football qui voyage en Afrique, le Hand a tenu à nous rappeler que le monstre continue de nous habiter avec sa nuisance et ses méfaits. D'où peuvent venir ce paradoxe et ces contradictions, ces contre-pieds et ce non-sens ? comment concilier ces résultats réels qui font notre fierté avec ce qu'on éprouve de honte dans nos stades et nos salles chaque fois qu'il s'agit d'un enjeu ? Pour des raisons que la raison ignore, on n'a pas daigné alors qu'il était temps, exorciser le mal qui nous ronge, si ce n'est par paresse ou incapacité. On lui a laissé le temps de germer et se développer, nous contentant d'une thérapie qu'on a cru appropriée pour le contenir dans les stades mais assez efficace pour occuper une jeunesse qui nous débordait. Mais ce qui s'est passé depuis une année a rendu caduque cette philosophie. Le mal semblant devenir chronique, d'autres moyens sont nécessaires pour combattre cette calamité avec une chance de succès. Des moyens qui paraitraient, trop drastiques pour les uns, pour les autres utopiques. Aurons-nous la sagesse de mettre, dans des séances spéciales de médiatisation, les joueurs eux-mêmes pour qu'ils renient, les yeux dans les yeux ceux qui prétendent les aimer ? Aurons-nous le courage d'annuler une compétition officielle censée être un enjeu décisif ? Entre ces deux extrêmes bien d'autres solutions doivent exister pour arrêter un fléau qui risque de nous ruiner. Entre un bilan aussi prestigieux que celui de cette année sur le plan international et un retour à un comportement localement plus près de nos souhaits dans nos stades. Entre une vision admirative de l'extérieur sur notre vitrine et un réaménagement de nos habitudes dans l'arrière-boutique, bien des sages préféreraient l'anonymat des justes à la clameur sur les toits du monde. L'Idéal serait d'avoir les deux. Mais pour cela que de sacrifices nous faut-il pour justifier ce que les autres nous envient.