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La triple alliance "dramatique"
Télévision
Publié dans Le Temps le 18 - 10 - 2009

L'année 2009 aura été marquée sur notre petit écran par l'invasion simultanée des feuilletons égyptiens, syriens et turcs. En fait, cette triple alliance a fait et fait encore des ravages sur presque toutes les chaînes maghrébines et arabes. Jamais auparavant, les téléspectateurs et surtout les téléspectatrices n'ont eu un tel " embarras du choix ".
D'ailleurs, la programmation de ces séries semble avoir été savamment étudiée de telle sorte que les " mordues " n'en ratent quasiment aucune. Lorsque par malheur, elles en manquent un épisode, sa rediffusion le lendemain sur la même chaîne ou sur une autre leur épargne le sentiment ô combien frustrant de ne pas être à jour côté feuilletons. Car, ne l'oublions pas, il faut quotidiennement en rendre compte aux collègues sur le lieu de travail pour prouver son assiduité télévisuelle.
Ingrédients de toujours
De quoi s'agit-il dans ces productions à succès : la plupart du temps d'histoires d'amour contrariées ou de drames familiaux très larmoyants. Nous avons eu l'occasion de suivre, mais très irrégulièrement, plusieurs épisodes des différentes séries qui passent sur nos chaînes publiques et privées et avons pu y constater l'excessif recours à un pathos du genre le plus éculé : jérémiades à n'en plus finir, acharnement du destin et de l'entourage sur les jeunes, sympathiques et séduisants héros , sentiment d'abandon et frustrations répétées, incompréhension et désespoir, torrents de larmes équitablement répartis entre les acteurs des deux sexes, gros plans sur les visages soi-disant défaits, accompagnement musical avenant, un chant triste pour le générique ; bref, tous les ingrédients du mélodrame classique avec un surplus de situations attendrissantes et d'imbroglios sentimentaux. Cela donne 15, 20,100 ou 150 épisodes pour une anecdote qui n'en mérite pas plus de deux. Et pourtant cela plaît aux inconditionnelles qui, lorsqu'elles ne pleurent pas sur le sort de l'héroïne, admirent ses robes, sa coupe de cheveux, la couleur de ses yeux, lui envient son amoureux au sourire ravageur, si élégant, si romantique et si attentionné. Elles convoitent aussi les nombreux chalets somptueux parmi lesquels la caméra du réalisateur les promène, les cuisines ultramodernes qui ne manquent de rien, les fauteuils, les canapés et les rideaux de ces salons luxueusement décorés, les immenses jardins de rêves où s'épanchent les amoureux.
Des générations de mordus
Autrefois, l'industrie télévisuelle égyptienne avait le monopole des fictions en série, aujourd'hui elle est sérieusement concurrencée par d'autres maisons de production dont le débit augmente d'année en année. En 2009, le nombre des feuilletons syriens programmés annuellement sur nos chaînes a considérablement augmenté (plus de 6 séries) ; idem pour les productions turques que diffusent TV7 et Hannibal TV (plus de 4). Mais l'Egypte est toujours présente avec au moins 10 feuilletons par an. A ce rythme-là, nous pouvons être rassurés quant à l'avenir des feuilletons sur le petit écran tunisien et arabe. Ce genre de programmes connaît et connaîtra du succès auprès de toutes les générations de téléspectateurs dont la vie s'écoule désormais au rythme des séries télévisées quotidiennes. Pour ancrer un peu plus leurs fictions dans l'actualité contemporaine, les producteurs ne changent que la toile de fond ; quant au reste des ingrédients ils sont le plus souvent conservés, qu'il s'agisse de raconter la vie d'Om Kalthoum, d'Ismahane ou d'Abdelhalim Hafedh; que l'on restitue une lutte pour l'indépendance ou la Guerre du Golfe, que le héros vive à la campagne ou en ville, que l'héroïne soit cultivée ou analphabète !
Compétition pour un marché juteux
Devant l'indéniable triomphe que réalisent ces séries, les producteurs tunisiens ne ratent pas non plus l'aubaine et se mettent à leur tour à multiplier les mélodrames sur fond de trafic de drogue et de fraudes économiques et administratives. Au mois de Ramadan, l'alliance était quadruple contre le téléspectateur à qui on a vite fait croire à l'amélioration de nos produits télévisés locaux. Si bien qu'on en a entendu qui affirmait, au micro d'une chaîne privée qui sondait les opinions autour d'un feuilleton ramadanesque produit par elle, la supériorité de nos acteurs par rapport à leurs homologues égyptiens, syriens et turcs. Comme si le problème ne se situait qu'à ce niveau. Le plus grave en effet c'est qu'on cherche à légitimer de nouvelles séries copiées sur le modèle des feuilletons importés. Une telle logique peut se défendre : pourquoi céder à des étrangers une manne aussi juteuse et un créneau qui rapporte de l'or ? Un vendeur de chimères devrait toujours avoir la préséance. Néanmoins, nous pensons que l'entrée des faiseurs de mélodrames tunisiens est tardive et qu'il leur reste beaucoup de chemin à faire pour envahir les esprits comme le font si bien les Egyptiens, les Syriens et les Turcs !


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