Les lampions de la CAN ne sont pas encore éteints pour tout le monde et nous voilà revenus à nos affaires domestiques et bientôt à nos scènes de ménage faites de doléances mesquines ayant trait à une date jugée inopportune ou le nom d'un arbitre qui ne nous plaît pas, si ce n'est un article du règlement qui nous gêne dans nos combines. L'écho des réquisitoires enflammés et les mises en cause bourdonne encore dans nos oreilles que la fièvre semble retomber comme un soufflé refroidi, à l'annonce de la reprise de nos compétitions locales. Ce retour au quotidien du quartier ou de la province serait le bienvenu pour relativiser une situation que nous avions eu tort de ne pas prévoir avant. Mais relativiser n'est pas archiver et oublier jusqu'à la prochaine déconvenue. On savait que notre mal-être couvait sous la cendre que l'espoir d'une victoire entre Mozambique et Angola pouvait encore nous le cacher. Au lieu de cela, quelques nuls insipides sont heureusement venus mettre fin à une situation où nous prenions nos illusions pour la réalité. Si brutal soit-il, un réveil a toujours ses avantages et le moindre est d'avoir le courage de reconnaître la cause et de s'y attaquer. Si on ne veut pas attendre comme jadis, un demi-siècle pour remporter une CAN et comme naguère vingt ans pour retrouver le chemin d'une coupe du monde, faisons en sorte dès aujourd'hui que nos compétitions locales ne soient pas des impasses, mais juste des ruelles qui nous feront déboucher sur les grandes avenues comme celles qui viennent de nous être interdites ces derniers temps, et évitons surtout de faire suivre nos clameurs excessives par un silence aussi assourdissant.