Quelques jours après la visite d'une délégation brésilienne regroupant des représentants des agences brésiliennes de recherche agricole et de coopération technique ainsi que de la Banque du Brésil, la Tunisie connaît la visite des représentants de la Chambre de Commerce arabo-brésilienne (CCAB), organe responsable au Brésil pour les 22 pays arabes. Cette délégation est actuellement en mission de prospection des opportunités commerciales pour les deux pays. Julia Paz et Tamer Mansour, les deux responsables brésiliens de la CCAB, vont contacter neuf institutions chargées de commerce et d'industrie. Il s'agit du ministère de l'Industrie et de Commerce, le ministère de l'Investissement et de la Coopération internationale, le ministère de Tourisme, outre les organisations professionnelles à l'instar de l'UTICA, le CEPEX, la FIPA, l'APIA et les Chambres de Commerce et d'industrie. « Nous sommes actuellement en mission de prospection des opportunités commerciales entre les deux pays », estime Julia Paz. Tamer Mansour, qui ajoute, que « des missions commerciales pourraient être organisées entre les deux pays, selon les opportunités identifiées ». Et dans le but de mieux identifier les opportunités ainsi que les moyens de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays, cette visite devrait aboutir à la préparation de la réunion de la Commission mixte Tunisie-Brésil, quatre ans après de la dernière rencontre. Le potentiel est là Les échanges commerciaux entre les deux pays ne cessent de croître. En 2011, le flux des échanges entre les deux pays avoisinait les 481 millions de dollars américains, contre 342 millions de dollars deux années auparavant. Les phosphates, les produits chimiques, les dates et l'huile d'olive sont les principaux produits que la Tunisie exporte vers le Brésil. Des exportations dont la valeur globale atteint 104 millions de dollars en 2011. Ces échanges sont appelés à augmenter si l'on prend en considération le potentiel que recèle le Brésil. Ainsi, avec ses 192 millions d'habitants dont 12 millions d'habitants d'origine arabe, une classe moyenne en expansion rapide, un PIB par habitant de 10.000 dollars, un PIB national de l'ordre de 2,4 trillion de dollars (l'équivalent de PIB britannique)il offre des opportunités considérables pour la Tunisie. Ces opportunités demeurent toutefois non identifiées par la Tunisie. Le Brésil avec tout le potentiel qu'il a, ne figure qu'à la 16ème place dans la liste des partenaires économiques de la Tunisie. Cette neuvième puissance économique mondiale (6ème en termes de Produit National Brut devant la Grande Bretagne et l'Italie), est le 18ème fournisseur du pays. La Tunisie n'y exporte que quelques produits. Les dattes et l'huile d'olive en l'occurrence. Le Brésil a importé en 2009 plus de 210 millions de Dollars d'huile d'olive dont seulement 0,09 % revient à la Tunisie. Les importations brésiliennes de dattes tunisiennes s'élèvent à 400 tonnes en moyenne sur les dernières années. Le potentiel est là. Zied DABBAR
Expérience à « benchmarker » Hormis ses avancés et son expérience économiques, le Brésil est notoirement connu en matière de lutte contre la pauvreté. Quelques années auparavant, le Brésil comptait au moins 30 millions de pauvres. Actuellement, ces pauvres se trouvent avec un revenu supérieur à 300 dollars par mois. Ils devenaient de nouveaux consommateurs potentiels qui contribuent au développement du pays. Le Brésil a lancé, en 2000, un programme baptisé « Faim Zéro », programme dédié à 13 millions de familles et dont l'objectif est l'inclusion de cette catégorie dans la société brésilienne. Une catégorie qui se trouve actuellement de plus en plus active dans l'économie brésilienne. La Tunisie a beaucoup à apprendre de l'expérience Brésilienne. Si l'on croit aux chiffres relatifs à la pauvreté, la Tunisie dénombre au moins 1,5 millions de pauvres. Chiffres qui devraient s'approcher de zéro d'ici quelques années, si les gouvernants actuels s'engagent pour un combat contre la marginalisation et la pauvreté des familles démunies.