Au-delà du processus juridique consistant en une bonne application de la loi, la Justice représente tout un idéal lié à l'égalité entre les humains, d'où l'intervention d'un certain nombre d'éléments de nature à corroborer cet idéal, dont la recherche de la vérité sur laquelle repose les droits de l'Homme. D'ailleurs le mot « Hak » qui signifie en arabe la justice ou le droit et également la vérité, exprime parfaitement cette idée. Avec l'avènement de la Révolution, a émergé une nouvelle forme de Justice, liée à cette notion de la recherche de la vérité : La justice transitionnelle où les justiciables sont en plus uniquement les bons et les méchants, ou les coupables et les innocents. Elle s'intéresse également aux victimes qui n'ont pas été dédommagées. A cet effet, le PNUD a organisé dernièrement un colloque autour de la Justice transitionnelle et auquel étaient conviés les membres du gouvernement et de la société civile, ainsi que des experts internationaux. Les participants à ce colloque sont parvenus à cette idée maîtresse que la Justice transitionnelle est un processus participatif et consensuel. Certes, il faut la participation de toutes les composantes de la société civile, ainsi que les autorités politiques. Le rôle de ces dernières est considérable dans la mesure où il comporte les organes compétents et idoines qui contribuent à la recherche de la vérité, en conjuguant les efforts de toutes parts, à commencer par le ministère de l'Intérieur, qui a abrité le quartier général de la police politique, laquelle a pratiqué des tortures de diverses natures et à diverses occasions durant l'ancien régime. Ces vérités doivent être tirées au clair. C'est en effet en diagnostiquant le mal qu'on peut vraiment l'éradiquer. Il en va de même en ce qui concerne le ministère de la Justice, où le procureur de la République, garant de la défense de la société peut ordonner les investigations qui s'imposent afin de cerner les préjudices subis par les victimes et agir en vue de les dédommager. Dans cette même perspective, le ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, a rencontré dernièrement le chef du parti Ennahdha, pour se concerter. Cela entre, a-t-il déclaré, dans le cadre d'une concertation avec les composantes de la société. Un colloque est prévu également le 15 avril, entre la Troïka et les différentes composantes de la société civile. Il s'agit tout d'abord, de rompre avec le phénomène qui prédominait sous l'ancien régime, et qui consistait à taire la vérité, ce qui portait préjudice aux victimes qui ont subi des dommages de toutes sortes. Désormais, en dévoilant toute la vérité on rompt avec le passé, où la justice était entachée de la règle des deux poids deux mesures. En parvenant à ne plus taire la vérité, on peut par là même parvenir à une justice saine et équitable. C'est ainsi qu'on peut réaliser la réconciliation nationale, après concertation de toutes les parties prenantes et tourner la page comme l'estime Samir Dilou, pour commencer une nouvelle page blanche et immaculée.