Un certain nombre de représentants de l'Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) ont fait part, au cours d'une rencontre tenue hier avec le président de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, de leurs préoccupations liées à la vie estudiantine ainsi que des difficultés que connaît leur organisation, en termes de dialogue avec les autorités de tutelle. Cette rencontre a offert aux membres du bureau exécutif de l'UGET l'opportunité d'exprimer leurs préoccupations, leurs opinions et leurs propositions, s'agissant tout particulièrement du logement, du transport, de la bourse universitaire ou de la réforme de l'enseignement supérieur «à la lumière de l'augmentation du nombre des chômeurs parmi les diplômés de l'université, en l'absence d'un système d'enseignement adapté au marché du travail», selon leurs dires. Ils ont proposé, à cet égard, de créer un conseil national représentatif de l'ensemble des composantes élues et concernées par la vie universitaire, et d'instaurer un partenariat effectif entre l'UGET et le ministère de l'Enseignement supérieur. Les participants ont, par ailleurs, évoqué la question des militants de l'UGET détenus et qui n'ont pas bénéficié jusqu'à maintenant «de l'amnistie général», ont-ils affirmé, précisant que les archives de l'organisation n'ont pas été consultées. De plus, des locaux de l'UGET ont été saisis et des jeunes adhérents de l'Union «ont été exclus de manière volontaire des concours nationaux du temps de l'ancien régime», selon leur expression. M. Ben Jaafar a fait observer, à cette occasion, que le règlement des problèmes de l'université tunisienne «ne peut se faire que dans le cadre d'un traitement global et sur la base d'une démarche nationale qui fixe les priorités et propose une révision du système éducatif et des choix économiques». Il a, d'autre part, mis l'accent sur la légitimité des demandes présentées qui sont, a-t-il souligné, «réelles et objectives», relevant que le gouvernement devrait œuvrer à traiter les dossiers relatifs à la vie universitaire, dans le cadre d'une vision participative. Il a déclaré que: «L'enceinte universitaire constituait aux yeux de l'ancien régime, une source de troubles qu'il fallait neutraliser et exclure de la prise de décision». Le président de la Constituante a précisé qu'il est nécessaire que «l'UGET favorise l'union de tous les étudiants, toutes composantes confondues, compte tenu du rôle militant et historique qu'il a joué et qui l'habilite à devenir un partenaire essentiel dans l'examen des questions afférentes à la réforme». Il a, en conclusion, soutenu que cette organisation doit bénéficier d'un minimum de conditions, lui permettant de poursuivre sa mission, en lui assurant le côté matériel qui favorisera l'organisation de son prochain congrès et en lui aménageant les espaces appropriés pour pouvoir communiquer avec les étudiants dans le milieu universitaire».