Une dame, la quarantaine, mariée mère de trois enfants dont un bébé âgé d'a peine 6mois. Elle a comparu devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance pour répondre d'une grave accusation, celle d'avoir émis des chèques sans provisions dont les montants s'élèvent à 50.000 Dinars et 16.000 Dinars. Un fait divers assez courant dites vous, mais en fait cela nous parut du domaine de l'impossible pour la simple raison que cette dame était presque illettrée. Son niveau d'instruction est presque nul, elle a quitté l'école dès son jeune âge (2ème année primaire). Etait-elle de bonne foi ?? C'est une question que son avocat a, au cours d'une longue plaidoirie essayé d'élucider. La dame s'est présentée au responsable d'une société commerciale. Elle cherchait du travail comme aide ménagère, c'est le seul travail honnête qu'elle pouvait faire. Cette société commerciale dont le capital est de 20.000 Dinars est gérée par deux responsables. La dame n'avait jamais pensé qu'elle est tombée entre les mains de deux patrons sans scrupules qui, dès qu'ils ont discuté avec elles ont sauté sur l'occasion pour la recruter et lui faire croire qu'elle allait devenir leur associée. Ils lui ont demandé une copie de sa carte d'identité ainsi qu'un extrait de naissance. On lui a présenté un tas de papiers à signer et l'ont informée qu'elle est engagée en tant que représentante de la société pour un salaire de 1000 Dinars par mois. La jeune dame ne croyait pas ses yeux et ne s'est jamais imaginée que derrière tout ça il y avait magouille. Effectivement ne sachant pas lire, n'ayant jamais possédé de carnets de chèques, la dame a signé parmi les papiers qu'on lui avait présenté deux chèques représentant les sommes sus mentionnées. Elle a juré devant le juge qu'elle n'a jamais connu de chèques de sa vie. L'avocat a expliqué au juge que les deux responsables de la société ont profité de l'ignorance de la dame pour exécuter un plan diabolique qui consiste à escroquer leur partenaire commercial sans qu'ils ne soient poursuivis.. Lors de la création de la société commerciale, ils achetaient des produits en gros pour les revendre. Une première fois pour la somme de 1000 Dinars, commande qu'ils ont payée par chèque comportant la signature de l'un d'eux, la deuxième fois de la même manière ils ont commandé pour 2000 Dinars et ont émis également un chèque. Une fois la confiance de leur partenaire acquise, ils ont entamé la seconde phase de leur plan. Ils ont commandé de la marchandise pour une somme de 50.000 Dinars une première fois et une commande pour 16.000 Dinars une deuxième fois. Ils ont fait signer les chèques par la dame. On lui a fait croire qu'il s'agit de deux papiers nécessaires pour la constitution de son dossier. Ainsi la dame est tombée dans le piège. Les deux associés ont par la suite fermé boutique et disparu de la circulation. Arrêtée, mise au courant de la situation elle a nié. Mais les faits sont là. Sa signature ainsi que le n° de sa carte d'identité prouvent son implication. Elle a été incarcérée. Devant le tribunal le juge lui a demandé comment se fait-il qu'elle signe deux chèques l'engageant à payer des sommes considérables sans s'assurer du contenu de ce qui est écrit, elle a juré qu'elle ne savait pas ce qu'elle avait signé et a fait confiance à ses employeurs. Son avocat devant les preuves irréfutables qu'il a présentées, devant l'ignorance de sa cliente et devant les agissements des deux responsables de la société qui ont complètement disparu, a demandé la compréhension des juges afin qu'ils rendent à la dame sa liberté pour qu'elle puisse retrouver ses deux enfants et son bébé.