Trois étudiantes ont comparu en liberté devant la 6ème chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Elles ont été condamnées par défaut à 6 mois de prison ferme chacune. Elles ont fait opposition. Elles sont accusées par la Directrice du foyer universitaire OMRANE 2 d'avoir profité du sit-in organisé par les étudiantes le 2 mai 2011 pour forcer la porte de son domicile, l'agresser et l'insulter. La plaignante a déclaré qu'elle a procédé au cours de la journée du 1er Mai 2011 au licenciement d'un des gardiens du foyer universitaire en se basant sur l'échéance du contrat. Or le lendemain, et contre toute attente, le gardien est revenu à la charge en refusant de partir, il a accusé la Directrice d'être à l'origine de son renvoi, qu'il refuse d'abdiquer et qu'il ne quittera pas le foyer. Pour ce faire il a demandé l'aide de quelques étudiantes pour l'épauler dans sa démarche. Effectivement un certain nombre d'entre elles ont pris la cause du gardien et se sont révoltées contre la décision de la Directrice en utilisant contre cette dernière le fameux « DEGAGE ». Les trois étudiantes impliquées étaient les manipulatrices de leurs collègues. La Directrice a déclaré dans sa plainte qu'elle a été agressée physiquement et que les trois impliquées ont demandé l'aide de quelques jeunes étudiants de sexe masculin étrangers au foyer qui n'ont pas hésité à pénétrer dans son lieu de résidence, d'agresser son fils. Les trois étudiantes se sont défendues en renvoyant les mêmes accusations à la Directrice du foyer, l'accusant des les avoir humiliées et agressées. L'une d'elles a déclaré qu'au cours de la journée du 2 mai et suite au sit-in organisé par les étudiantes qui demandaient la réparation des douches, la Directrice s'est présentée accompagnée de ses deux enfants qui tenaient deux chiens et ont dispersé les étudiantes en les agressant. Les chiens ont mordu quelques étudiantes. Les étudiantes ont déclaré que ce sont elles les victimes. Elles ont demandé réparation du préjudice subi et ont déposé plainte contre la Directrice du foyer. Les avocats des étudiantes étaient unanimes à dire que l'accusation n'est fondée sur aucun élément juridique réel. Chaque partie accuse l'autre et ce n'est qu'avec le dialogue que les problèmes seraient résolus. Ils ont demandé l'annulation de la première condamnation et le prononcé de l'acquittement. L'affaire a été reportée au 12 Avril prochain pour le prononcé du verdict.