Les faits se sont déroulés le 13 Janvier 2011 Toutes les journées qui ont précédé la journée du 14 Janvier, jour de la révolution, ont connu des perturbations, des contestations, des manifestations et surtout des actes d'agressions à l'encontre de plusieurs postes de police et de certains locaux administratifs appartenant à l'Etat (délégations, gouvernorats et autres(. C'est ainsi qu'au cours de la journée sus-citée, un nombre de manifestants assez important » aux alentours de 4000 personnes munis de gourdins et de pierres se sont dirigés vers le poste de police de la cité ETTADHAMEN. Ils ont saccagé le poste de police ce qui a obligé les agents de l'ordre présents sur les lieux de fuir A la suite de ces actes le chef de poste a rédigé un rapport à l'encontre d'un jeune homme âgé de vingt ans. Il a déclaré qu'il faisait partie des manifestants et qu'il a essayé de mettre le feu au domicile du chef de poste situé au même bâtiment. Le jeune homme a été arrêté et traduit devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre des accusations d'avoir essayé de mettre le feu au domicile du chef de poste de police et d'avoir brûlé un nombre important de registres administratifs. Interrogé par le juge, il a déclaré que le jour des faits il n'était pas présent sur les lieux et il se trouvait à Gafsa. Il a cité des témoins qui l'avaient accompagné lors de ce déplacement. Au sujet de la plainte, il a déclaré qu'il a eu des antécédents avec le chef de poste qui a essayé à plusieurs reprises de l'incarcérer, et est allé jusqu'à l'accuser d'avoir vendu du vin illicitement. Il s'est défendu en déclarant qu'il a été interpellé à plusieurs reprises et des procès verbaux ont été rédigés à son encontre. La parole fut donnée à l'avocat. Ce dernier a d'abord insisté sur le fait que son client n'était pas présent sur les lieux. Mais si cela n'était pas la vérité comment se fait-il que le chef de poste qui a noté la présence de 4000 personnes n'a pu se remémorer que du visage de son client. Les conclusions de la chambre de mise en accusation sont en contradiction totale avec la loi étant donné que le domicile du plaignant est situé au même immeuble abritant le poste de police. Toute accusation de ce genre nécessite l'existence d'une intention criminelle ce qui n'est pas le cas. Aussi et contrairement à ces conclusions, ce qui s'est produit au cours des journées précédant le 14 Janvier est considéré comme une révolte. Aussi et pour terminer, son client n'a fait que nier les faits durant toutes les étapes de l'enquête. Pour toutes ces considérations, l'avocat a prié le juge de prononcer l'acquittement. L'affaire a été mise en délibéré.