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Repenser l'éducation en exhumant les «recettes» des temps héroïques
Enseignement : Semaine d'une nouvelle association « Taalimouna»
Publié dans Le Temps le 11 - 04 - 2012

L'éducation nationale est une question impérieuse qui, sans répit, taraude les esprits des professeures, pédagogues et didacticiens car elle est l'assise sur laquelle se fonde tout projet social dont l'objectif est de forger le statut du futur citoyen tunisien. L'association'' Taalimouna'', qui vient de voir le jour lors de son premier séminaire tenu au Centre national de la pédagogie, les 6 et 7 avril 2012 sous l'égide des Ministères de l'Education, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, del'Institut Supérieur des Sciences Humaines et l'Université de la Manouba.
La première journée inaugurée par la présidente de l'association, l'universitaire Najette Yahiaoui ,a porté sur les raisons de la fondation d'une association pareille, ses objectifs et son champ d'actions .«L'association se propose de débattre de l'histoire de l'éducation en Tunisie depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. On va essayer d'établir une sorte de charte ayant pour but de concevoir un modèle cognitif liant les trois maillons du cursus éducatif à savoir l'enseignement primaire, secondaire et supérieur pour mieux assurer la cohérence et la continuité entre ces trois étapes de l'apprentissage », précise-t-elle. Les principales interrogations sur lesquelles se sont penchés les intervenants s'articulent comme suit : Quels sont les traits de l'apprenant auxquels il faut tenir pour initier un bon cursus éducatif aux générations à venir ? Comment pourrait-on assurer un bon apprentissage équilibré en bonne et due forme, réconciliant notre héritage culturel et l'ouverture sur les autres cultures ? Quelles sont les réformes à adopter pour sensibiliser le citoyen à être en mesure d'assumer ses responsabilités à l'égard des échancres qu'attend notre pays à long terme, notamment, en cette période post-révolution ? Tous ces questionnements et bien d'autres ont fait l'objet d'une série d'interventions et d'un débat avec le public présent. Répartis en deux jours, le séminaire axe son centre d'intérêt sur « la fondation de l'université tunisienne depuis 1968», conférence accordée par le professeur Abdelkader Mhiri, suite à laquelle prend le relais le penseur Abdelmajid Charfi pour analyser « les principaux choix éducationnels en Tunisie depuis l'indépendance ». Il a présenté un aperçu historique sur les différentes phases du parcours éducatif débutant par les écoles franco-arabes et les katatibs dont la vocation est l'enseignement religieux et la préparation à deux brevets, après la seconde guerre mondiale, sous l'auspice de Tahar ben Achour. A partir de 1902, il y avait des écoles coraniques à Tunis, Ksar Helel et à Sfax avec pour programme modernisé le bilinguisme qui a frayé la voie en 1975 à l'école Sadiki et le lycée Carnot, dit-il. L'objectif était à triple portée : unifier l'enseignement, assurer sa gratuité et le moderniser mais ça n'a pas été exempt d'entraves rétrogrades. Et d'ajouter, « D'ailleurs, cet objectif s'entend bien avec le modèle auquel aspire les leaderships du mouvement national. Et en l'occurrence , avec le penseur et l'écrivain Mahmoud el Messadi et Ahmed Abdessalem dont le programme en 1958 a tenu à concrétiser les choix cités ,précédemment, malgré qu'il n'y avait pas suffisamment d'enseignants. C'est ce qui explique le recrutement des instituteurs et des professeurs français afin de pallier les postes vacants dans nos établissements scolaires. Outre le corps éducatif, on a eu besoin de programmes nationaux élaborés par des professeurs tunisiens. L'entreprise unificatrice de l'enseignement a exigé la substitution de l'âge prévu à l'accès à l'école de 6 ans au lieu de 7ans tout comme les heures de cours pour que les salles assimilent deux groupes. A l'époque de Messadi , il y avait trois filières : section A où toutes les matières sont enseignées en arabe accompagnées de langues étrangères, le français et l'anglais. Mais le nombre d'élèves était infime car il n'y avait pas d'enseignants qui maîtrisaient comme il se doit la langue arabe. La section B, la seule d'ailleurs qui a survécu à la dissolution, est un prolongement de l'école Sadiki tout en étant bilingue. A noter que vers les années mi 70 , le gouvernement en place, à l'époque, a entretenu l'arabisation de la philosophie puis l'histoire et la géographie. La troisième section C, dans laquelle toutes les disciplines sont en français, s'est dissoute par la suite». Durant une vingtaine d'années et, plus précisément, de 1956 à 1970, l'orientation en matière d'enseignement était en faveur de la modernisation et le développement des quotients intellectuels des élèves ainsi que leur esprit critique. Suite à cette période qui a constitué un tournant dans l'histoire de notre enseignement, notre système éducatif a vu l'introduction de ''l'école de base” dont le dessein était, essentiellement, l'interdiction de quitter les bancs de l'école avant l'âge de 15 ans, remarque-t-il, mais, malheureusement, ce but n'a pas été atteint. Notre enseignement, est jusqu'à présent en crise, la preuve en est son classement en bas de l'échelle des institutions éducatives sur le plan international par rapport à d'autres pays comme la Finlande et La Corée du Sud dont le budget consacré à l'éducation n'est pas supérieur au nôtre, explique-t-il. « Le déclin qu'a connu notre enseignement ces dernières vingtaine d'années est factoriel, dû non seulement aux orientations de l'Etat mais également à l'augmentation des cours particuliers qui posent problème aussi bien pour les élèves que les parents. D'autant plus que l'enseignement qui devrait être la voie vers la réussite sociale, convenu à être appelé “l'ascenseur social'' n'est pas non plus conçu comme tel. C'est la raison pour laquelle l'école a perdu sa fonction élémentaire dans la dynamisation de la société. La question qui s'impose, actuellement, est le rôle de l'enseignement dans un monde submergé par les moyens technologiques, conclut-il. Les autres interventions ont varié entre des témoignages tels celui du professeur Mohamed el Yalaoui et des conférences centrées sur « Les écoles coraniques modernisées , projet éducatif national entre les enjeux du patrimoine et la modernisation »du professeur Belgacem Jomni, « La dialectique du quantitatif et du qualitatif dans le système éducationnel tunisien »du professeur Kamel Hajem et « Les itinéraires de l'éducation en Tunisie via les moyens éducatifs fonctionnels »du professeur Ali ben Moubarak. La deuxième journée du séminaire modérée par l'universitaire Hayette ben Charaada , a articulé ses travaux sur « le recrutement des enseignants et leur formation »,intervention présentée par le professeur Hadi Bouhouch, « L'Etat civil et la question zitounienne après l'indépendance » du professeur Moktar Ayachi, « L'enseignement de la jeune fille musulmane depuis le début du XXe siècle jusqu'à l'indépendance » du professeure Alia Bakar et la clôture a vu l'intervention du professeur de la littérature française Samir Marzouki « L'enseignement du français en Tunisie : réalité et horizons ». Remédier aux lacunes du système éducatif tunisien s'avère la responsabilité de toutes les parties prenantes. Cette entreprise réformatrice ardue nécessite la coopération des spécialistes en matière d'éducation, du tissu associatif et des autorités responsables en vue de hisser le niveau de notre enseignement afin qu'il récupère sa renommée de jadis et être en mesure de répondre aux compétences exigées par le marché d'emploi.

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