Aujourd'hui, le mal est fait. Nos martyrs sont de nouveau martyrisés. Nos efforts vers un vrai changement se sont avérés vains et futiles. Notre ascension, longtemps rêvée, vers la Lumière, s'est heurtée à un « nouveau » mal existentiel : l'incompétence de ceux qui gouvernent. Le fiasco est total. En effet, les tristes évènements du 9 avril 2012, journée officielle dédiée à la mémoire des martyrs de la Nation, en disent long sur la situation alarmante du pays. Je l'ai toujours dit et répété : la politique, c'est l'art de mentir au peuple pour accéder au pouvoir. Un pouvoir qui n'est autre que celui de l'argent, et qui ne se fait pas prier pour se transformer en « abus de pouvoir ! » Le constat est alarmant : la « Révolution du Jasmin » (c'est ainsi que nos amis Français l'ont baptisée !) retourne à la case-départ. Un « éternel retour », au sens coctélien du terme, où elle se trouve « récupérée » (le terme est le propre l'islamologue et écrivain suisse, d'origine égyptienne, Tariq Ramadan qui, le premier, s'est montré prudemment optimiste quant au succès des « révolutions arabes », un terme qu'il réfute d'ailleurs, lui préférant plutôt celui de « soulèvement populaire ») par des forces encore plus obscurantistes et plus arrivistes que le régime du déchu. Finie la farce. Les masques tombent, et l'éternelle dichotomie Maître/esclave… bat son plein : nos « chers » concitoyens qui ont massivement voté, le 23 octobre 2011, le parti islamiste Ennahdha (sous prétexte de préserver notre identité arabo-musulmane…, projet ô combien illusoire quand les politiques se présentent en véritables modèles de… cynisme, d'arrivisme et d'hypocrisie !), le regrettent profondément, comme c'était le cas, en 2008, des électeurs UMP qui ont unanimement soutenu Nicolas Sarkozy, véritable orateur et séducteur des foules, qui, une fois au pouvoir, a tourné le dos au peuple, se contentant de faire de l'Europe sa priorité, tout en continuant à distribuer les milliards d'euros à ses proches nantis et à sa belle… « Carlita »… ! Incroyable, mais vrai ! Si j'ai appris une chose de mon séjour de cinq ans en France, de mon cursus universitaire, de tous les livres que j'ai lus, de toutes les passions que j'ai nourries, de toutes les philosophies que j'ai épousées…, des mes longues nuits blanches passées à visionner les discours enchanteurs, à résonnance gaulliste, des hommes politiques français…, c'est que j'ai fini par réaliser que, devant de telles impostures et surtout devant la sidérante incompétence de ces « malades qui gouvernent le monde », force est de ne pas mâcher ses mots, et, comme les Français le disent si bien : « Il faut appeler un chat, un chat ! ». Appelons alors les choses par leurs noms : le gouvernement des nahdhaouis est incompétent et incapable de gérer un pays comme le nôtre, chargé d'histoire, traversé par les civilisations et les cultures et où se confondent maintes idéologies et philosophies de vie différentes. Ce qu'il faut pour la Tunisie d'aujourd'hui, c'est un bras de fer qui porte non pas une « matraque » (ou un bâton en bois !) mais plutôt les germes d'une culture politique solide, d'un esprit à la fois ferme et éclairé (le combattant suprême, le « despote éclairé » ne doit pas se retourner dans sa tombe !), dur avec les insectes apolitiques, et tolérant avec les modérés qui ne veulent que l'intérêt général du pays, par-dessus toutes les convoitises et toutes les perfides. Ces « gouverneurs » en manque d'inspirations et de compétences, feraient bien d'aller se « former » dans les pays démocratiques avant de choisir la violence comme ultime remède aux cris désespérés du peuple. En politique, il faut bien choisir et surtout peser- ses mots et ses actes. Hélas, la chair est triste…, et le peuple en a payé les pots cassés ! Le slogan, longtemps scandé pendant « notre » révolution, sonne le glas aux nahdhaouis, aux salafistes, ces ignares surgis d'un autre temps, et surtout aux cyniques arrivistes qui ne pensent qu'à remplir leurs poches, au vu et au su du monde entier… ! A bon entendeur, salut !