Pas besoin d'aller au musée ou dans une expo pour rencontrer l'Art. L'Art est partout, dans la rue. C'est l'objectif tracé par le commissariat régional de la culture de Nabeul qui, à l'occasion du mois du patrimoine, a voulu sortir des sentiers battus et inviter les artistes à peindre et à exposer en pleine rue. L'idée parait originale. Mais elle vise à rapprocher la culture du citoyen. Ils étaient une vingtaine de peintres et de céramistes à se rassembler dans un espace ouvert en face du centre culturel Néapolis. La rue comme nous l'a décrite Saloua Merzoug, une passionnée de peinture, est devenue un véritable musée à ciel ouvert, permettant aux artistes de s'exprimer et offrant aux passants des toiles, des fresques et des tableaux multicolores. Loin de son carcan habituel, l'art s'offre un nouvel espace de liberté : la rue. Alaeddine Sghaier jeune étudiant en beaux arts avoue que cette opération est à saluer : « la peinture est dans la rue, c'est une occasion de proposer des activités hors normes en dehors des lieux habituels afin de provoquer des rencontres entre un public qui déambule et des propositions artistiques accompagnées par des professionnels dans le cadre de ces ateliers participatifs avec des amateurs ». En parcourant les différents ateliers, on s'aperçoit que chaque artiste est venu pour s'exprimer, dessiner, communiquer avec son environnement. Certaines œuvres ont le mérite de surprendre, d'autres de faire sourire, d'embellir ou simplement d'exprimer une idée, un état d'esprit. Une chose est sûre, l'art de la rue est partie prenante de l'art urbain qui contribue à la qualité du cadre de vie en s'intégrant au design urbain et comme l'affirme Mariem Hedoussa, artiste peintre, « On sort des espaces fermés pour enfin être tout près du citoyen. Ce type d'art favorise l'animation urbaine et dynamise les lieux. C'est également un excellent moyen de promouvoir la peinture et de changer le menu quotidien des gens ». Ce street Art comme nous le confie Leila Karoui, prof à l'institut des Beaux arts de Nabeul, permet aux jeunes passionnés de peinture, de céramique, de gravure d'investir la rue qui devient alors le support de leur création artistique. « Ces artistes dit –elle perçoivent les trottoirs, les murs, les rues, les arbres et les parcs comme des matériaux d'expression. L'environnement urbain fait partie intégrante de l'esthétique de l'œuvre » Faouzi Tlili et Habib Khayati avouent une grande admiration pour cette action culturelle : « on s'approprie la rue pour en faire un moyen d'expression. On exprime nos sentiments et nos pensées en dialoguant avec les passants. Ainsi nous pouvons dire que l'artiste, a sa place dans la conception de l'espace public, longtemps réservée aux spécialistes de l'urbanisme, de l'architecture et de l'aménagement du territoire »