Durbalina Reis, l'artiste de la couleur, découvre Tabarka en 2001. Elle ne la quitta plus, éblouie par cette lumière méditerranéenne. De cette rencontre, naîtra une œuvre ardente et paisible, éternel hymne à la vie. Nous l'avons croisée à la Maison de la Culture de la cité du corail où elle expose ses œuvres à l'occasion du mois du patrimoine. Elle n'a pas hésité un instant quand je l'ai invitée à nous parler de son parcours artistique et son attachement à l'art pictural et artisanal. Le Temps : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Durbalina Reis : native de Porto au Portugal, je me suis installée dans votre beau pays depuis l'an 2001. La mer, la nature verdoyante, la lumière, le soleil et l'artisanat sont des facteurs qui m'ont retenu et que j'ai bien aimés. Je me suis vite intégrée et devenue citoyenne. Les gens d'ici sont très accueillants et charmants avec leurs sourires et leur gentillesse. * Comment vous est venue l'idée de peindre ? D.R. : Il faut vous dire que je suis peintre et décoratrice autodidacte : Je n'ai pas fait d'école des arts. C'est à la maison que j'ai pris pour la première fois le pinceau et c'est dans la nature que j'ai puisé mes sujets. La peinture coule dans mes veines et chez-moi vous vous sentez comme dans la forêt ou au bord de la mer. Pour moi ; la peinture et l'art en général sont la vie, et j'essaie de transmettre aux jeunes le savoir faire et de dénicher les nouveaux talents désireux de se former. * Vous vous manifestez au moins une fois par an à la M.C de Tabarka. Comment trouvez-vous le public ? D.R. : Le public local ou les visiteurs de passage sont intéressés par l'art en général et s'attachent beaucoup aux œuvres lumineuses et à l'artisanat. Mais j'ai remarqué qu'il y a des hauts et des bas. Ça manque une éducation artistique, d'autant plus le manque de galeries et aussi les clubs de peinture. A mon sens, il faut sensibiliser les jeunes à venir regarder une exposition ou pratiquer la peinture dans un atelier scolaire ou ailleurs. * Vous travaillez sur plusieurs supports et vous utilisez plusieurs techniques. Pourquoi ce choix ? D.R. : Je fais aussi du crochet en laine, de la peinture sous verre, la peinture sur la soie et beaucoup de couleurs sur les objets en porcelaine. J e travaille sur l'émotion et mes œuvres sont nourris autant de couleurs que d'émotions de telle sorte que ma peinture devienne une mélodie et sur chaque toile une gamme picturale. Je veux donner du bonheur au public et c'est le but de mon travail et c'est aussi le but de l'art. Je veux dépasser le cadre des figures classiques. Enfin ma peinture n'est pas intellectuelle, elle est émotionnelle et je veux toujours un art nouveau. * L'harmonie et la vie des couleurs sont les mots-clefs dans votre parcours. Pourquoi ? D.R. : Comme je viens de vous le dire, j'ai confiance dans la vie, et la peinture développe une force émotionnelle intarissable. Elle vous remplit d'émotions, vous calme et vous soulage. Vos yeux s'émerveillent de ces chatoiements et variations infinies de couleur. Dans mes œuvres, j'essaie d'apporter à l'espace pictural son sens inné de l'équilibre, de l'harmonie et de la sincérité. * De quoi rêvez-vous ? D.R. : Je rêve d'une société au service de l'homme et son environnement. Je rêve d'une diversité sous toutes ses formes. Je rêve d'un monde où les petits pratiquent la peinture pour s'épanouir et grandir dans la joie, car finalement la couleur c'est la vie, c'est la fraîcheur même, et j'ai une idée personnelle de la peinture. Les fleurs sont pour moi d'un charme perpétuel comme la poésie qui se conjugue harmonieusement avec la peinture. Propos recueillis par : Mokhtar TRIKI