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«Nous réclamerons l'abolition de la monogamie et de l'adoption!»
Mohamed Khouja, président du parti salafiste légal «Jabhet al-islah»:
Publié dans Le Temps le 23 - 05 - 2012

Le temps n'est plus au djihad dans le sens du combat armé - Nous n'utiliserons pas la force pour interdire l'alcool ou les bikinis, mais nous ne tolérerons aucune attaque contre les symboles de l'Islam
Le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha vient d'accorder un visa légal à un parti salafiste «Jabhet al-islah » (Le Front de Réforme). Mohamed Khouja, le président de ce premier parti salafiste légal, qui prône l'application stricte de la Chariaâ, estime que le salafisme est compatible avec la démocratie. Entretien.

Le Temps : «Le Front de la réforme» serait, selon certains chercheurs, l'héritier du très controversé Front Islamique Tunisien (FIT) fondé à la fin des années 80 et classé alors par la CIA comme organisation terroriste. Qu'en est-il au juste ?

Mohamed Khouja: plusieurs fondateurs de notre parti étaient des membres du Front Islamique Tunisien (FIT). Cette organisation clandestine avait regroupé des personnes porteuses d'un projet islamiste. Elle n'avait pourtant aucune activité politique sur le terrain d'autant plus que les régimes autocratiques de Bourguiba et de Ben Ali ne lui avaient laissé aucune possibilité de sortir de la clandestinité. Le fait de classer le FIT sur la liste des organisations terroristes relevait ainsi de la campagne de dénigrement basée sur des allégations mensongères qui visait naguère les mouvements islamistes, toutes tendances confondues.

Contrairement à certaines allégations, le Front de la réforme n'a jamais fait partie d'Ennahdha ou du mouvement de tendance islamique (l'ancêtre du parti de Rached Ghannouchi, NDLR). Certains membres de notre parti ont été, toutefois, comme je l'ai déjà précisé des membres du FIT, de la Jamaâ islamiya, ou encore du mouvement tabligh (jamaât eddaâwa -wa-tabligh, NDLR).

Après la révolution, tous les militants de notre groupe qui étaient naguère en prison, assignés au contrôle administratif ou encore à l'étranger ont choisi de fonder un parti politique.

Qu'est -ce qui a motivé le refus d'une première demande de visa que vous avez présentée au ministère de l'Intérieur sous le gouvernement Caïd Essebsi ?

Nous avons déposé deux demandes de visa légal après la révolution. Ces deux demandes ont été refusées. Le ministère de l'Intérieur a motivé ce refus par l'existence sur la liste des fondateurs du parti de deux personnes qui ont été traduites devant la justice dans le cadre d' «affaires touchant à la sécurité intérieure du pays» ou encore par l'existence d'un autre parti portant la même dénomination que le nôtre. Ces deux raisons n'étaient pas bien évidemment convaincantes. Cela ne nous pas empêchés de participer aux élections de l'Assemblée constituante sur des listes indépendantes baptisées «les listes de la réforme et de l'action»

Mais la loi sur les partis interdit quand même la création de partis ayant une idéologie à base raciale, linguistique, régionale ou religieuse. La légalisation de votre parti ne constitue-t-elle pas une violation de la cette loi ?

Le référentiel islamique de notre parti n'est pas en contradiction avec notre droit à participer à la gestion affaires publiques. Jabhet al-islah vise à instaurer un Etat civil islamique basé sur la Chariaâ, mais qui respecte les convictions religieuses des minorités. Notre parti respecte le caractère civil de l'Etat. Il est favorable à l'alternance pacifique au pouvoir et au jeu démocratique.

Nous n'utiliserons pas, de ce fait, la force pour interdire l'alcool ou les bikinis. Au contraire, nous utiliserons la force de l'argument et la persuasion pour changer les comportements et les attitudes contraires à l'esprit de l'Islam. Bref, nous estimons qu'il n'y a aucune contradiction entre la Chariaâ et le modernisme. Nous ne tolérerons, toutefois, aucune attaque contre les symboles de l'Islam.

La mouvance salafiste considère généralement la démocratie et le pluralisme comme étant une hérésie. Estimez-vous que le jeu démocratique soit compatible avec l'Islam ?

Contrairement à certains autres courants islamistes, nous estimons que l'Islam est une religion de démocratie et de liberté. La religion est un mode de vie qu'on ne peut aucunement séparer de la politique.

Comment concevez-vous vos rapports avec les salafistes se réclamant de la mouvance djihadiste ainsi qu'avec le mouvement Ennahdha ?

Le temps n'est plus au djihad dans le sens du combat armé. Le djihad est à nos yeux l'effort qui doit être fourni pour construire une société où prévalent l'entraide, l'équité et la paix sociale et la protéger contre toutes les formes de dérives morales. Le peuple tunisien est musulman. Et puis l'Islam est une religion de liberté dans le cadre de laquelle on ne doit pas imposer ses normes aux gens.

Avec Ennahdha, nous partageons le référentiel islamique et l'acceptation du jeu démocratique. Nous ne considérons pas ce parti comme un concurrent ou un ennemi juré.

De façon générale, l'existence de plusieurs partis islamistes est une richesse dans la mesure où ils sont appelés à se conseiller mutuellement.

Comptez-vous réclamer l'amendement de certaines dispositions légales que la mouvance salafiste considère comme étant non-conformes à la Chariâa à l'instar de la monogamie ou l'adoption?

Nous réclamerons pacifiquement l'amendement de toutes les lois qui sont contradictoires avec la Chariâa, dont le Code du Statut personnel (CSP) qui a insaturé la monogamie et l'adoption. Et pour cause: le CSP n'est pas plus sacré que la loi divine.

Propos recueillis par Walid KHEFIFI


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