Initiée par l'Organisation Mondiale de la Santé, aux quatre coins de la planète, on célèbre ce jour, comme chaque 31 mai, la journée mondiale antitabac. Cette manifestation a pour dessein d'avertir les populations des dangers encourus par la cigarette, et, surtout, les informer sur les moyens de lutte contre celle-ci. La même institution estime que d'ici l'an 2020, le tabac, qui fait déjà aujourd'hui 6 millions de victimes par an, sera la principale source de décès, et, d'incapacité avec plus 10 millions de victimes par an.
Des contacts faits avec des médecins spécialistes qui ont préféré s'exprimer sous le seau de l'anonymat, nous font apprendre, que les chiffres relatifs aux hospitalisations pour syndrome coronarien aigu, et, des maladies pulmonaires vivent une croissance vertigineuse.
Cet évènement nous procure l'occasion d'exposer d'une manière condensée au grand public, quitte à nous seriner, les méfaits de ce fléau néfaste sur la santé, et, qui coûte cher à la communauté. Le tabac est peut-être l'ennemi numéro un de la santé publique, parce qu'il génère d'une façon directe des maladies très graves telles que les cancers, et, les infarctus, dont il est, dans des cas, difficile de se relever, si leur prise en charge ne se fait pas à temps. Le tabagisme est aussi un puits (dont la profondeur est illimitée) d'autres affections non-moins importantes que celles à peine citées. L'œsophage, la bouche, les lèvres, les dents, les yeux, les poumons, les cheveux, la peau, les seins, le col de l'utérus, la vessie, la fertilité… peuvent en pâtir. Pour faire bref, et, résumer, disons que la cigarette est une machine à tuer au ralenti.
Feu sur la cigarette !
Il est décevant de constater que présentement ‘la fumée' n'arrive pas encore à faire ‘tousser' les autorités, toutes catégories confondues. Nous avons comme l'impression que la santé des citoyens importe peu aux décideurs, surtout, les politiques d'entre eux. La loi numéro 98-17, relative à la prévention des méfaits du tabac, parue en date du 23 février 1998, traitant entre autres de la propagande ou de la publicité, des emballages, de la gestion des espaces non-fumeurs est restée lettre morte, et, semble avoir rejoint le cimetière des injonctions non suivies d'effets.
Dans les espaces publiques, on ne constate aucune différence, les non-fumeurs, côtoient les fumeurs, les affiches de prévention sont absentes des paysages appropriés, les spots ne sont pas encore sortis des salles de montage, la vente aux mineurs se fait tranquillement à tout coin de rue, le trafic illicite des clopes se fait de plus en plus prospère… Bref, les mesures de défense du citoyen contre le tabagisme sont dérisoires. Doit-on comprendre qu'il y a une certaine frilosité des responsables devant ce phénomène néfaste?
Dans nos, enquêtes, et, sondages, officieux il est entendu, il nous a été donné de feuilleter un recueil de travaux de recherche de très haute facture, élaboré par deux chercheurs en sciences de gestion, Heifa Bouslama Sahraoui, et, Slim Khalbous sous le thème ‘Socialisation tabagique, et, efficacité des publicités antitabac auprès des enfants'. Selon les auteurs de ces dits travaux, quelques études faites par des médecins tiennent la route en ce qui concerne la prévalence du tabagisme chez la population tunisienne en général, et, plus particulièrement chez les plus jeunes. En revanche, aucune étude ne s'est intéressée aux actions de marketing qui pourraient être efficaces pour sensibiliser ou persuader les fumeurs d'arrêter de fumer, et, de prévenir les plus jeunes contre les risques du tabagisme. Ils pensent aussi que certaines campagnes de sensibilisation antitabac sont mises en place, notamment par le ministère de la santé publique, mais que celles-ci, restent sans fondement théorique, et, sont perpétuées d'année en année, d'une manière intuitive, et, sans aucun indicateur d'efficacité. Ces excellentes recherches (qu'il faudrait exploiter) concernent des pré adolescents (12 à 14ans), habitant dans des zones différentes sur le plan socioéconomique, ont démontré que le marketing social, dont le rôle est d'aider à l'élaboration du message qui va inciter à une modification du comportement de la population des fumeurs, et, non-fumeurs, peut être payant. Attendu la grande force des industriels du tabac, il est essentiel, à leurs yeux, que la communication antitabac commence dès le plus jeune âge de l'enfant, peut être, avant même, son arrivée au collège…
Avec cette stratégie, il faut sûrement en associer d'autres, telle que l'augmentation des prix des paquets, l'interdiction de fumer dans les endroits publics, la condamnation de la vente aux mineurs, assiduité des campagnes de prévention, la prohibition de la publicité, l'éradication du commerce illicite….